Cinéma week-end. "Your name" de Makoto Shinkai : Miyazaki a son successeur
La nouvelle star du cinéma d’animation japonais débarque en France après un triomphe dans son pays.
Alors que Hayao Miyazaki, 75 ans, n'en finit pas de prendre sa retraite et devrait réaliser encore un film, le public français peut depuis mercredi être rassuré. L'école japonaise du film d'animation a sa nouvelle star : Makoto Shinkai. 43 ans, autodidacte qui n'est pas passé par les fameux studios créés par le maître. Your name est son quatrième film. Au Japon, il a séduit 14 millions de spectateurs, se classant juste derrière Le voyage de Shihiro du pré cité Miyazaki.
Un voyage dans l'altérité
Shinkai se passionne pour l'adolescence, ce qu'elle permet en termes romanesques, oniriques et il ancre ses personnages dans le présent. Dans Your name, ils sont deux, la fille, Mitsuha vit dans une petite ville où les traditions sont fortes, le garçon, Taki est un lycéen de Tokyo. Est-ce un rêve ou la réalité ? Un matin, ils se réveillent dans la peau de l'autre et le spectateur se fait embarquer dans cette quête d'identité, ce voyage intérieur dans l'altérité où le paysage mental de chacun devient concret.
Shinkai, très marqué par la catastrophe de Fukushima imagine que la petite ville va être frappée par une météore et les deux adolescents vont tout faire pour empêcher la tragédie, une quête qui n'a d'égal que leur pureté amoureuse. Les images sont magnifiques, la lumière d'une rare pureté et on découvre un grand cinéaste.
Deneuve et Depardieu, dans Une fille et un flingue
En cette fin d'année la surenchère de sorties de films se calme avant de repartir de plus belle, l'occasion de vous donner un conseil de lecture, le réjouissant et jubilatoire roman d'Ollivier Pourriol, Une fille et un flingue publié chez Stock.
Quand on n'a pas les moyens de réaliser un film ou de caser un scénario, la littérature est un terrain de jeu bon marché et d'une liberté infinie, Olivier Pourriol imagine deux frères étudiants en cinéma fauchés, qui, en plein festival de Cannes, tentent de faire simultanément un film et un braquage dans un palace, pour financer leur art, bien sûr. On croise Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, on assiste, hilares, à un dîner chez une productrice qui ne sait plus quoi faire pour trouver de l’argent et on y reçoit une leçon magistrale de maître Gérard, bref entre scènes très inspirées de la réalité et virées nocturnes des deux pieds nickelés du 7ème art Ollivier Pourriol s'amuse à moindre coût et ça sonne juste.
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