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Cinéma week-end. "Juste la fin du monde" séduisant, "Brooklyn Village" délicat et "Tout va bien", la surprise chilienne

Dans Cinéma week-end, franceinfo fait le tour de l'actualité cinéma de la semaine. Au sommaire notamment cette semaine, le succès d'estime du dernier long-métrage de Xavier Dolan et la présentation de Brooklyn Village, film franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Brooklyn village (affiche)

80 000 entrées le premier jour, voilà de quoi rassurer Xavier Dolan, qui malgré le Grand Prix reçu au festival de Cannes et le soutien d'une bonne partie de la presse ne parvient toujours pas à digérer les critiques et oui, ça fait partie du cinéma. L'adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce portée par un casting français cinq étoiles a donc conquis le public.


Gaspard Hulliel, Vincent Cassel, Nathalie Baye, Léa Seydoux et Marion Cotillard au générique, ça booste ce début de saison, plutôt réussi pour le cinéma français, Victoria de Justine Triet avec Virginie Efira a convaincu plus de 260 000 spectateurs en une semaine.


Le film Franceinfo sorti mercredi traite d'un sujet très actuel dans la majorité des grandes villes du monde : la gentrification des quartiers populaires qui poussent les personnes les moins fortunées vers la périphérie. Cette "boboïsation" sévit autant dans le XIème arrondissement de Paris qu'à New York, où Brooklyn est en mutation permanente. Brooklyn Village d'Ira Sachs traite de ce sujet avec une infinie délicatesse.


Le titre original du film Little men (ndlr :petits hommes) est plus explicite que le titre français sur la façon dont le cinéaste traite son sujet : à hauteur d'enfant. Deux garçons qui deviennent tout de suite amis quand leurs parents se rencontrent : l'un déménage à Brooklyn quand après un héritage la famille décide de quitter Manhattan, l'autre vit seul avec sa mère, une Chilienne qui occupe la boutique du rez-de-chaussée. les rapports sont très cordiaux au début, mais quand les nouveaux propriétaires veulent augmenter le loyer de ce magasin, la mère célibataitre ne peut pas suivre. Face à ce conflit d'adultes, les deux garçons font la grève de la parole et on assiste, médusés à ce que la violence de cette situation peut engendrer de comportements policés, gênés, mais sans appel. Ira Sachs ne juge pas ses personnages, il est plein d'empathie et filme une fois de plus ce qui le préoccupe sans cesse, l'intimité et l'argent.

Rock'n'roll...of Corse 

Lionel Guedj et Stéphane Bébert signent le documentaire le plus surprenant de la semaine, Rock'n'roll...of Corse ! , Corse comme l'île de beauté. C'est le portrait d'un musicien méconnu, mais un personnage génial, Henry Padovani fondateur en 1977 avec Stewart Copeland du groupe Police, ancien manager de Zucchero, Les Clash, The Pretenders, les Who, les Sex Pistols, il a connu tout ce que les planètes rock et punk des années 80 ont fait de meilleur.

Parmi les onze films sortis cette semaine, une très belle surprise, Tout va bien du chilien Alejandro Fernández Almendras. Le réalisateur s'inspire sans détour d'un fait divers qui a déclenché un énorme scandale dans son pays : la manipulation de la justice par une riche famille afin de tirer d'affaire leur fils, impliqué dans un accident de voiture qui a coûté la vie à un piéton. Ça se passe l'été, entre plages et fêtes dans de luxueuses maisons, où la jeunesse dorée du Chili jouit de son insouciance sans limites : alcool, drogue, sexe, tout semble facile, policé, léger, sauf pour Vicente qui va faire la douloureuse expérience de ne pas être au sommet de cette hiérarchie sociale donnée par les parents. Les jeunes acteurs sont terriblement convaincants et le plus terrifiant dans cette peinture acide d'une société sans valeurs, c'est la force de la soumission à l'ordre établi. Même la victime de cette manipulation se plie à la loi du plus fort, car avec l'argent, tout s'arrange, "tout va bien" donc...

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