Cinéma week-end. "Fiore", amour adolescente derrière les barreaux
Révélation d'une jeune actrice italienne et Jonathan Littell dans les pas de Claude Lanzmann.
Fiore est le deuxième film de Claudio Giovannesi
Dans Ali a les yeux bleus, déjà, le cinéaste s'intéressait à l'adolescence. Fiore, fleur en italien, ce n'est pas pour le décor, une prison pour mineurs, où échoue Daphne fille de la rue coincée après une série de vols de téléphones avec violence.
On cherchait un visage presque infantile qui contraste avec la violence des faits commis
Claudio Giovannesi
Fleur pour cette ado, fleur sauvage, épicentre du film. En Italie, les prisons pour mineurs ne sont pas mixtes, mais garçons et filles s'y croisent, étrange situation, d'une fenêtre à l'autre, derrière un grillage, une fois par semaine à la messe, en faisant passer des mots, c'est comme ça que naît une histoire d'amour entre Daphne et Josh, dans la pureté des sentiments de leur âge. L'amour comme échappatoire à l'enfermement carcéral, du mélo fragile dans un univers bouché, c'est la réussite de Fiore. Claudio Giovannesi réussit également son casting sauvage, Daphne Scoccia est une belle découverte.
Le documentaire Wrong elements de Jonathan Littell
C'est un vrai regard de cinéaste que porte Jonathan Littell sur l'histoire récente de l'Ouganda. Dans Wrong elements, d'anciens enfants soldats, ils ont été 60 000 enrôlés de force par le chef de guerre Joseph Kony, reviennent là où ils ont été victimes de cette folie sectaire, et bourreaux. Durablement amochés par ce qu'ils ont fait et subi il y a près de 30 ans, ils reconstituent ces faits historiques. En ce sens Jonathan Littell s'inscrit dans une grande lignée cinématographique, de Claude Lanzmann à Joshua Oppenheimer.
La grosse comédie burlesque de la semaine fait un bon démarrage au box-office
Going to Brazil de Patrick Mille est un film volontairement et irrésistiblement débile, ce qui est un art en soi. Un film de copines, où les catastrophes s'enchaînent, tourné au Brésil, quand habituellement le genre est réservé aux hommes, et au cinéma américain. Le premier succès de Patrick Mille aura été de mener son projet à terme : "J'aurais proposé un scénario avec une bande de mecs on m'aurait dit oui tout de suite, ce sera un very bad trip français !".
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