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Cinéma week-end. "Carré 35", le cinéma antidote de l'oubli

Eric Caravaca filme un lourd secret familial, Laetitia Dosch illumine "Jeune Femme", Yórgos Lánthimos joue au sale gosse.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Carré 35 (Pyramide Films)

 Carré 35 d'Eric Caravaca

Carré 35 fait partie de ces documentaires qui touchent à l'universel en partant d'une certaine impudeur. Eric Caravaca a 51 ans, il est né en France de parents espagnols qui ont passé leur jeunesse au Maroc au temps des colonies. Dans cette famille, il y avait un lourd secret, que le réalisateur se décide à découvrir, il filme cette quête comme un thriller et on avance avec lui. Avant sa naissance, ses parents ont eu une fille, morte très jeune, alors qu'ils quittaient l'Afrique du nord pour la France.

Ma mère s'est inventée une vie qui est devenue la sienne

Eric Caravaca

Eric Caravaca découvre que son père et sa mère ne racontent pas la même histoire, il les filme, fouille, retourne sur les traces de ce passé et parvient à faire un film d'une grande beauté, alors qu'il est terriblement contraint par le manque d'images. Ce récit devient universel, raconte une époque, de la perte d'un enfant à celle d'une vie insouciante, prise dans la grande histoire et le besoin vital de résilience, quitte à en passer par le mensonge. Personnage central, la mère d'Eric Caravaca.          

Jeune Femme de Léonor Serraille

Jeune Femme est un premier film très maîtrisé, ancré dans son époque et porté par une actrice aussi drôle qu'émouvante, Laetitia Dosch, parfaite dans le rôle de Paula, jeune femme abandonnée par son amoureux, sans travail ni domicile dans un Paris inhospitalier. Le film a obtenu à Cannes la Caméra d'or, vous vous souvenez peut-être des longs remerciements très émus de Léonor Serraille, soutenue par Laetitia Dosch. Une soirée inoubliable pour ces deux jeunes femmes.   

Mise à mort du cerf sacré de Yórgos Lánthimos

A Cannes, Yórgos Lánthimos avait partagé le prix du scénario avec Lynne Ramsay, Mise à mort du cerf sacré est un film très acide qui vire vers l'horreur et le fantastique. Dans une famille bourgeoise, le père cardiologue, Colin Farrell, a perdu un patient sur le billard, il entretient une relation étrange avec le fils du défunt, terrifiant Barry Keoghan.

C'est stimulant d'aborder des sujets tabous

Yórgos Lánthimos

L'adolescent va peu à peu s'immiscer dans la vie familiale. Entre esthétique ultra-soignée et épouvante à venir, Yórgos Lánthimos s'amuse sur un air de tragédie grecque, il prouve une fois de plus qu'il a un côté sale gosse totalement assumé.                

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