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Cinéma week-end. "Apnée" de Jean-Christophe Meurisse et "Manuel de libération" d'Alexander Kuznetsov

Dans une semaine chargée, difficile de se faire une place à côté de "Brice 3", Marion Cotillard et Tom Cruise, mais place à l'audace et au talent avec "Apnée", premier film des Chiens de Navarre, une comédie signée Jean-Christophe Meurisse,"Teckel", le chien fou de Todd Solondz et "Manuel de libération", un documentaire russe bouleversant.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Yulia, l'une des deux protagonistes de Manuel de libération (Nour films)

Face à Brice de Nice 3 et ses acteurs "poids lourds", il y a de la diversité et du talent, celui de la jeunesse dans Willy 1er, premier film de quatre réalisateurs à peine sortis de leur école de cinéma et qui osent raconter, sans prendre de gants, la vie d'un illettré qui se bat pour son émancipation.

Tout est coaché, c'est nouveau ça!

Jean-Christophe Meurisse


Du talent, ils en font preuve depuis 10 ans au théâtre, Les Chiens de Navarre, signent leur premier film Apnée, leur chef de bande Jean-Christophe Meurisse réalise ce long métrage inclassable.

Apnée, un road movie sans GPS

Avec des clins d'oeil à Jules et Jim, Bertrand Blier, Fellini, Pasolini. Deux garçons et une fille se moquent de l'époque, la provoquent, cherchent le rire décalé et parfois ne le trouvent pas, mais peu importe. Dans ce film fourre-tout, il y a un mariage à trois, des gags potaches avec des flics, et un entretien d'embauche auquel le réalisateur Jean-Christophe Meurisse tient beaucoup.

Dans le genre inclassable, Todd Solondz cultive sa différence depuis huit films

Avec Teckel, il pousse le bouchon encore plus loin, peut-être un peu trop. Son chien court sur pattes n'est qu'un prétexte à raconter quatre histoires sans lien entre elles. Mais le toutou passe d'un chapitre à l'autre et Todd Solondz dresse un portrait désespérant et désopilant de l'Amérique contemporaine. Un couple riche et aseptisé qui perd toute humanité avec la maladie de son enfant, Danny DeVito, impérial en scénariste sans succès, une grand-mère revêche qui reçoit la visite de sa petite-fille qui ne pense qu'à lui soutirer de l'argent...Plus le teckel croise des humains, plus il apparaît comme le seul être respectable de ce film.

A l'intérieur de nous nous sommes encore là-bas, en Urss

Alexander Kouznetsov


 

Le documentaire de la semaine est déchirant

Manuel de libération c'est pendant quatre ans, la lutte de deux jeunes femmes russes pour sortir de l'établissement psychiatrique où elles sont enfermées depuis leur enfance. Elles n'ont aucune pathologie qui justifie cette privation de liberté, mais en Russie, les orphelins et les enfants abandonnés n'ont aucun droit civique et pour les recouvrer, c'est un marathon désespérant. Le courage de ces deux femmes, l'humanité du directeur du centre qui les accompagne dans leur démarche suscitent l'admiration.

Une jolie histoire dans un monde de brutes

Celui de la boxe. Olli Mäki de Juho Kuosmanen, c'est l'histoire vraie, et en noir et blanc, dans les années 60, d'un boulanger finlandais qui aurait pu devenir champion du monde des poids plumes. Mais problème, le boulanger tombe amoureux avant le grand combat contre le tenant du titre américain. Le film suit le boxeur au coeur tendre pendant sa préparation, jusqu'au grand soir. Prix "Un certain regard" au dernier festival de Cannes, Olli Mäki est le film le plus décalé et le plus doux dans l'histoire de la boxe au cinéma.

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