Les grandes ambitions de l’industrie aéronautique chinoise
Oui, répond clairement le directeur commercial d’Airbus, John Leahy, mais pas avant une vingtaine d’années. Car si Pékin continue d’investir des milliards de dollars dans son industrie aéronautique, il lui reste encore de nombreux défis technologiques à relever.
Sans avoir été découragé par les déboires du programme ARJ21, un appareil de 70 places destiné au transport régional, la Chine mise maintenant sur le succès de son moyen-courrier C919 actuellement en cours d’assemblage dans les usines de la COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China) près de Shanghai. Le C919, revendiquerait un carnet de commandes et intentions d’achat de près de 430 appareils, provenant essentiellement de compagnies et de firmes chinoises.
Pour développer le C919, et apparaitre comme un concurrent sérieux à l’export, les industriels chinois ont massivement fait appel aux compétences occidentales. Ainsi la COMAC, a choisi le tout nouveau moteur LEAP, le dernier né de CFM International, la filiale de Safran et de General Electric, également choisi par Airbus et Boeing pour la remotorisation de l’A320 NEO et du Boeing 737 MAX.
Pour l’heure, européens et américains, n’affichent aucune inquiétude face à cette nouvelle concurrence. On ne s’exprime pas davantage du côté de Toulouse, lorsque l’on sait que la COMAC, détenue par l’Etat chinois, qui développe le C919, et donc futur concurrent potentiel d’Airbus, assemble aussi des A320 dans le sud du pays pour le marché chinois, avec un risque connu d’espionnage industriel.
Mais Airbus, Boeing, ou l’équipementier Safran ont-ils le choix face à la Chine qui à l’horizon 2033 devrait devenir le premier consommateur d’avions du monde, devant les Etats-Unis avec un marché estimé à plus de 6.000 appareils.
Et Pékin affiche d’autres grandes ambitions. Lors du salon aéronautique de Zhuhai, cette semaine, Chinois et Russes ont annoncé leur intention de se lancer dans le développement d’un avion long-courrier. Pékin souhaiterait aussi se faire une place au soleil sur le très rentable secteur des moteurs d’avions, mais là, ni Rolls-Royce, ni CFM International, ni Pratt & Whitney ne veulent d’un partenariat avec la Chine. Peut-être, beaucoup trop risqué.
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