Les fonds bloqués d'Aigle Azur en Algérie
Areski Idjerouidene, un homme d'affaires franco-algérien, patron du groupe Gofast, présent dans la maintenance aéronautique, la sûreté aéroportuaire, le tourisme et le transport aérien.
Longtemps cantonnée sur les vols charters moyen-courriers, la compagnie s'est spécialisée sur des marchés de niche, en lançant des liaisons sur l'Algérie et l'ensemble du pourtour méditerranéen.
Il y a trois ans, elle a ouvert son capital au groupe chinois, HNA avec l'ambition de se lancer sur le long-courrier vers Pékin. Mais dans ce dossier, rien n'est simple, surtout lorsqu'il s'agit de négocier les droits de trafic avec la Russie pour le survol de la Sibérie. Du coup, son développement est aujourd'hui limité et comme la majorité des compagnies aériennes françaises, Aigle Azur ne va très bien. Elle accuse aujourd'hui un déficit d'une quinzaine de millions d'euros.
Pourtant, la compagnie d'Areski Idjerouidene possède de l'argent, 35 millions d'euros de recettes réalisées en Algérie entre 2002 et 2011. Des recettes qu'elle n'arrive pas à rapatrier dans l'hexagone en dépit d'un accord bilatéral sur le transport aérien conclu entre Paris et Alger. Les autorités algériennes considèrent qu'une partie de cet argent, produit de différentes taxes ou de billets non utilisés n'est pas rapatriable.
Le blocage de ces fonds aurait surtout pour but d'affaiblir Aigle Azur face à sa concurrente Air Algérie, en proie, elle aussi à d'importantes difficultés financières. Sauf qu'Air Algérie rapatrie, elle normalement ses fonds depuis la France. 90 millions d'euros en deux ans, selon l'hebdomadaire, Jeune Afrique. Problème de réciprocité.
En tous les cas, cette situation menace l'existence même d'Aigle Azur et de ses 1200 salariés. Dans une moindre mesure, Air France a connu les mêmes déboires jusqu'à la fin de l'an dernier, 16 millions d'euros bloqués en Algérie, avant que la moitié de la somme puisse finalement être rapatriée dans l'hexagone. Cette semaine, les autorités algériennes auraient commencé a lâcher du lest avant que le problème Aigle Azur, ne se transforme en coup de froid diplomatique entre Paris et Alger.
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