"Hop !" est désormais dans les cieux
Hop
! avec un point d'exclamation incliné vers la droite, pour symboliser le décollage
d'un avion, n'est pas une compagnie low cost, contrairement, à ce que l'on a pu
entendre ses derniers jours, mais une compagnie à la recherche des coûts les
plus bas. Son objectif, reconquérir le court-moyen courrier et stopper
l'offensive de Ryanair , Easy Jet , ou Volotea , la petite compagnie à bas coûts
espagnole créée par le fondateur de Vueling , Carlos Munoz, sur les lignes
transversales de l'hexagone et les lignes européennes.
A
l'heure actuelle, le pôle régional d'Air France , perd beaucoup d'argent, entre
20 et 30 millions d'euros par an. Lionel Guérin, patron de HOP ! , anciennement à
la tête de Transavia et Airlinair , qu'il avait fondées, affiche un optimisme
débordant, mais c'est un peu dans sa nature. Il espère un retour à l'équilibre
en 2014 et des bénéfices en 2015.
Côté
moyens, ce nouveau pôle régional dispose d'une centaine d'avions, 98 pour être
précis, il assurera à terme près de 500 vols par jour vers un peu plus de 130
destinations. Côté tarif, des billets à partir de 55 euros, mais avec toute une
série d'options payantes, comme le font les compagnies low cost. Ce sera
beaucoup plus cher, si vous cherchez de la flexibilité.
Et
tout le monde veut y croire . Pour preuve, la présentation en grande pompe de la
nouvelle livrée des avions, mardi dernier, à Orly. De nombreuses personnalités
du secteur avaient fait le déplacement. Augustin de Romanet, le patron d'ADP ,
Alexandre de Juniac, le président du groupe Air France, Patrick Gandil pour
l'Aviation Civile, Filippo Bagnato, le patron d'ATR et même le ministre des
transports, Frédéric Cuvillier, qui d'ordinaire, s'intéresse beaucoup plus aux
affaires maritimes qu'au transport aérien.
Pour
autant, de nombreux observateurs sont perplexes, voir sceptiques quant à la
réussite de HOP ! . Et il y a plusieurs raisons. Car Hop n'est pas une fusion, mais
le rapprochement de trois compagnies aériennes, sous une même bannière. Trois
compagnies, avec trois différents types d'avions, de l'ATR pour Airlinair , du
CRJ Bombardier pour Britair et de l'Embraer pour Régional . Trois compagnies qui
vont conserver leur propre certificat de transporteur aérien et leurs propres
sièges sociaux, et leurs propres problèmes internes. Or,
lorsqu'on l'on veut réduire les coûts, la première chose à faire est d'uniformiser
la flotte d'avions. Et comme le soulignent certains experts, il est difficile,
de proposer des petits prix avec des appareils régionaux, excepté l'ATR , dont
les coûts d'exploitation sont plus élevés, qu'un Airbus
A320 .
D'autres
s'interrogent aussi, sur le choix d'Air France , de conserver cette activité de
transport régional , là où d'autres grandes compagnies européennes, British
Airways ou Lufthansa , ont plutôt tendance à se désengager de ce secteur très
largement déficitaire. Mais
la France, n'est ni l'Allemagne, ni la Grande-Bretagne. Et nous sommes très loin
des Etats-Unis. Pas question de trancher dans le vif et de restructurer avec
brutalité. Les négociations pour réduire les coûts vont se faire au cas par cas.
Pour
l'instant, Lionel Guérin, va tenter de
réduire de 15% les coûts des trois compagnies . "Avec Hop !, nous sommes allés au
maximum de ce que nous pouvions faire au sein d' Air France" déclare un
responsable de la compagnie. Si
un accord avec les syndicats de
pilotes de Britair a pu être signé, c'est
beaucoup plus compliqué chez Régional . Mais visiblement, Lionel Guérin aime les
challenges.
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