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Egyptair : une enquête difficile

Selon les règles de l'Organisation de l’Aviation Civile internationale, c’est le pays dans lequel a lieu l’accident qui est chargé de coordonner l’enquête. Dans le cas du vol d’Egyptair, rien n’est encore acquis, mais il y a de grandes chances que l’appareil se soit abîmé dans les eaux territoriales égyptiennes, au regard du lieu de la récupération des premiers débris.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le vol MS804 d'EgyptAir reliait Paris au Caire en A320 © Egyptair)

De plus comme l’avion était immatriculé en Egypte, géré par la compagnie nationale, le Caire, a tout intérêt à maitriser cette enquête. La France va aussi jouer un rôle essentiel.

La raison d’Etat pour ne pas perdre la face. L’enjeu est double pour l’Egypte. Si c’est un attentat, ce sera un nouveau coup dur pour le tourisme dans un pays déjà sinistré. Il n’y a qu’à regarder le taux de remplissage de l’avion qui s’est abimé en mer, à moitié vide.

Si la cause est humaine ou technique, on pourra s’interroger sur le sérieux d’Egyptair qui fait pourtant partie de Star Alliance, l’une des trois alliances mondiales, gage normalement de sérieux dans la gestion et l’exploitation d’une compagnie aérienne.

On l’a vu, il y a quelques mois avec l’attentat contre l’avion russe de Métrojet, que le Caire a mis du temps à reconnaître, à demi-mot qu’il s’agissait bien d’un acte terroriste.  On se souvient également en 2004 de l’accident de la Flash Airlines à Charm El Cheikh. Le rapport du BEA français avait conclu à une erreur de pilotage, une désorientation spatiale du Commandant de bord. Un rapport interprété, par les autorités égyptiennes, en une défaillance technique du Boeing 737. Et pour cause, le pilote était un général, héros de la guerre des six jours. Salir sa mémoire aurait été inacceptable.

En 1999, déjà les autorités égyptiennes n’ont jamais voulu reconnaitre le suicide d’un co-pilote qui avait précipité un Boeing 767 dans l’Atlantique au large des côtes américaines. Malgré un message clair, du co-pilote sur ses intentions, les autorités égyptiennes, avait alors accusé le Mossad et la CIA d’avoir voulu abattre l’avion avec un missile.

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