Chroniques du ciel. Où en est-on des offres de reprise pour la compagnie Aigle Azur ?
La compagnie aérienne Aigle Azur en redressement judiciaire est toujours dans l'attente d'un éventuel repreneur. Une nouvelle audience est prévue demain lundi 16 septembre au tribunal de commerce d'Evry.
C’est une déception pour les personnels et les syndicats d’Aigle Azur. Comme Air France, le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes et de French Bee, n’a modifié qu’à la marge son offre de reprise de la compagnie.
Aucune offre recevable
Il y a quelques jours, l’administratrice judiciaire, avait fait savoir, qu’aucune des 14 offres en l’état n’était recevable.Le groupe Dubreuil reprendrait les deux A330-200 d'Aigle Azur et 106 salariés, qui seraient intégrés au sein d’une nouvelle compagnie.
Mais pas question de reprendre les contrats du personnel d’Aigle Azur, jugés peu compétitifs. Reste à savoir quand serait créée cette nouvelle compagnie, sachant qu’il faut des mois pour obtenir un certificat de transport aérien et que les créneaux horaires libérés par Aigle Azur doivent être utilisés rapidement, ou bien restitués et redistribués par la COHOR, le gestionnaire des créneaux horaires en France.
Air France toujours intéressée par les créneaux horaires
Quant à Air France, elle a demandé le transfert de l’ensemble des créneaux horaires d’Aigle Azur pour les utiliser avec ses propres avions sur les lignes reliant la France à l’Algérie, au Liban et au Portugal. Elle s’est engagée à mettre en place un processus de sélection dédié, pour les pilotes et les personnels navigants commerciaux, mais sans garantie de reclassement, en cas d’échec aux sélections. Comme le groupe Dubreuil, et la plupart des repreneurs,
Air France est donc toujours intéressée par les créneaux horaires d'Aigle Azur, mais le transfert de ces créneaux n’est possible qu’en cas d’une reprise d’activité totale ou partielle de la compagnie, c’est-à-dire avec son personnel, ses avions, et ses moyens de production. Même si ce n’est pas vraiment le moment, Air France est la seule compagnie capable de reprendre Aigle Azur dans le cadre d’une cession rapide. On s’achemine, donc, lentement mais sûrement vers une liquidation judiciaire.
EasyJet ou IAG, candidats à la reprise
À moins qu’EasyJet ou IAG, la maison-mère de British Airways, ne se dévoilent. EasyJet continue d’afficher une croissance à deux chiffres, elle est très implantée sur Orly, elle a besoin de pilotes, dont beaucoup sont partis ces derniers temps chez Air France justement.
Quant à IAG, elle a un double intérêt, d’abord pour Vueling, sur le court-moyen-courrier et Level sur le long courrier, ses deux compagnies low cost, basées à Orly. À moins que ce tour de passe-passe ne se fasse via un opérateur français. Une politique de la terre brûlée qui permettrait ensuite de revendre aux Anglais, et d’encaisser au passage quelques belles commissions. Une nouvelle audience est prévue demain lundi 16 septembre, au tribunal de commerce d'Evry.
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