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Chroniques du ciel. La convention citoyenne pour le climat et le transport aérien

C’est à présent une certitude, la quasi-totalité des mesures proposées par la convention citoyenne sur le climat pour réduire les émissions de CO2 de l'aviation ne devraient pas figurer dans la loi climat. 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La loi climat ne devrait pas retenir un certain nombre de mesures proposées par la convention citoyenne, notamment sur les émissions de CO2 du transport aérien. Illustration (GETTY IMAGES / MOMENT RF)

Le président Emmanuel Macron s'est donc expliqué, il y a quelques jours, sur le fait que la quasi-totalité des mesures proposées par la convention citoyenne sur la réduction des émissions de CO2 du transport aérien, ne figureront pas dans la loi climat. Il a, en cela, relativisé la légitimité de cette convention citoyenne sur le climat qu’il avait pourtant lui-même mis en place, après la crise des "Gilets jaunes". A-t-il peut-être réalisé le pouvoir d’influence de certains lobbyistes sur les membres de la convention, à l’origine plutôt sincères et à l’écoute ?

La principale mesure était punitive pour les compagnies

Il s’agissait d’augmenter l’écotaxe de quatre milliards d’euros et sans proposer de solutions alternatives. Jugée beaucoup trop radicale, cette mesure aurait eu pour seul effet de tuer un secteur économiquement stratégique, frappé de plein fouet par la crise sanitaire ; le pari de la décroissance, plutôt que celui de l’innovation vers un monde plus vert, plus écologique.

L’autre mesure phare de la convention citoyenne sur le climat aurait été de supprimer tous les vols intérieurs d'ici à 2025, dès lors qu'une alternative ferroviaire existait en moins de quatre heures. Une telle mesure aurait enterré le trafic domestique dans l’Hexagone, avec de lourdes conséquences sur l’emploi en région et un risque de ré-enclavement de certains territoires.

Sur ce point, le chef de l’État avait émis de sérieuses réserves dès le mois de juillet dernier. Finalement, ce qui sera conservé, dans le projet de loi, c’est la fermeture des lignes où le train peut remplacer l’avion en moins de 2h 30, à la condition que la desserte en question n’alimente pas le hub de Roissy, principal plateforme de correspondance d’Air France.

Quel avenir pour certaines lignes aériennes régionales en concurrence avec le train ?

Selon toute vraisemblance, les vols reliant Orly à Lyon, Nantes et Bordeaux, tous concurrencés par le train en moins de 2 heures 30, devraient donc être supprimés Sauf que ce n’est pas si simple. Car si Orly est effectivement un aéroport dont le gros du trafic est le point à point, il possède également un trafic de correspondances non négligeables vers les départements et territoires d’Outre-Mer. Tous les vols d'Air France, d'Air Caraïbes, de French Bee et de Corsair décollent de l’aéroport du sud parisien.

En toute logique, certains vols seront donc maintenus, à la condition qu'ils justifient plus de 50% de passagers en correspondance. Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, évoquait il y a quelques jours, la notion de discernement dans l’application de cette règle. Règle impossible à vérifier, véritable usine à gaz, pour une interdiction qui fait couler beaucoup d’encre, mécontente les grands groupes industriels implantés à la périphérie de Bordeaux, et dont l’impact sur le climat est clairement anecdotique.

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