Chroniques du ciel. Faillite et consolidation
La disparition d’Aigle Azur, les difficultés d’XL Airways, mais aussi d’autres petites compagnies françaises, pose une nouvelle fois la question de la consolidation de ce secteur et de la taille critique.
A moins d’être positionné sur des marchés niches, soutenu et non pas matraqué fiscalement par son propre gouvernement, il est aujourd’hui quasiment impossible de de survivre lorsque vous ne possédez que quatre ou cinq avions, et assurez simultanément du court-moyen et du long courrier. Il faut choisir son camp, son positionnement.
Exposée à l'évolution de l'économie mondiale
La moindre hausse des prix du pétrole, la moindre instabilité politique, la moindre erreur stratégique, d’ouvertures de lignes, d’achat d’avions et votre activité est sérieusement mise à mal. Cette industrie est bien plus cyclique, bien plus exposée à l’évolution de l’économie mondiale.
La taille critique permet de mieux rentabiliser ses dépenses, de se construire un réseau avec les bonnes connections, les bons horaires de vol et d’être plus solide lorsque la conjoncture devient défavorable.
Aux Etats-Unis, il ne reste que trois compagnies
Pour l'heure, seul le transport aérien américain est consolidé. Il ne reste aujourd’hui aux Etats-Unis que trois grandes compagnies classiques, trois majors, contre six, il y a 10 ans : American Airlines, Delta, United et la plus ancienne et plus importante "low cost" au monde, Southwest, créée en 1971 au Texas. A elles seules, elles représentent près 80% du marché domestique contre environ 50% pour les cinq premières compagnies aériennes en Europe.
Malgré le mariage d’Air France-KLM en 2004, la naissance du groupe IAG, maison mère de British Airways en 2010 avec Vueling et Iberia, et l’absorption par Lufthansa, de Swiss, de Brussels Airlines et Austrian, la consolidation en Europe est loin d’être terminée.
Pour le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, seules une douzaine de compagnies se partageront à terme le marché des grandes liaisons internationales. Trois aux Etats-Unis, trois en Europe, trois dans le Golfe et trois en Chine. Les petites compagnies qui n’ont pas la taille critique, finiront pas disparaître ou seront absorbées.
Prêt relais salvateur
Quant à celles, qui ont vu trop grand, trop vite, pour tenter de s’imposer face aux majors, leurs chances de survie seront limitées, à moins d’être soutenues financièrement.
Cette semaine, pour éviter une nouvelle faillite, le gouvernement allemand a accordé un prêt relais de six mois de 380 millions d’euros, à la compagnie Condor, filiale du voyagiste britannique Thomas Cook, récemment liquidé. Aigle Azur et XL Airways auraient aimé les mêmes égards de l’Etat Français. Il n’en a rien été.
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