Chronique du ciel. Le plane spotting : la recherche de l'avion rare
Le plane spotting est aux avions ce que le train spotting, rendu célèbre par le film de David Boyle, est aux trains.
Un héritage de la Seconde Guerre mondiale
Dès que le temps le permet, ces amateurs de belles carlingues s'installent en bout de piste à Roissy, Orly, Heathrow, Sydney, New York ou Dubaï, pour scruter le ciel à la recherche de l'avion rare, celui qu'ils n'ont pas encore immortalisé sur numérique, sur papier glacé ou enregistré dans leur carnet de notes.
En fait, il en existe deux types de spotters. La ligne dure est conduite par les Anglais et les Néerlandais. Leur but : relever un maximum d'immatriculations différentes.
Au Royaume-Uni, il s'agit même d'un héritage historique. Le plane spotting est apparu pendant la Seconde Guerre mondiale et la bataille d'Angleterre. Les techniques de repérage étant à l'époque très limitées, le gouvernement avait alors largement encouragé cette pratique, créant une sorte de service civil volontaire de renseignement gratuit.
Quoi de plus efficace en effet, que ces passionnés capables de décrire au premier coup d'œil toutes les caractéristiques d'un appareil. D'où le nom de spotter, qui signifie "repéreur".
Des agences de voyages spécialisées dans le plane spotting
Aujourd’hui, les spotters s'intéressent davantage à l'aspect artistique de ce loisir. Pour le spotter, les possibilités de clichés sont énormes. Les compagnies aériennes fonctionnent comme les loueurs de voitures.
Lorsqu'elles ont besoin d'avions, elles louent des appareils en apposant leur logo. La marque du propriétaire étant déjà présente, cela donne des avions hybrides. Sans oublier que les avions sont devenus de véritables espaces publicitaires et que les grèves de plus en plus fréquentes obligent les compagnies à faire venir des appareils des quatre coins du monde.
En France, Roissy Charles-de-Gaulle est un aéroport très prisé par les spotters étrangers. Un peu partout dans le monde il existe d’ailleurs des agences de voyages spécialisées dans le plane spotting. Elles organisent des visites guidées des grands aéroports internationaux, louent des chambres d'hôtel avec vue sur le tarmac, sans oublier toutes les autorisations nécessaires aux excursions sur les pistes. Un paradis pour ces amoureux d'avions.
Vu d’un mauvais œil à une certaine époque, après les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis, pour des questions évidentes de sûreté, le discours a évolué. Aujourd’hui, ces photographes amateurs collés au grillage des aéroports sont considérés comme de véritables gardiens des lieux. S'il se passe quelque chose d'anormal, ils sont les premiers à le remarquer, et, par conséquent, les premiers susceptibles d’alerter les autorités.
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