Air France : comment sortir de la crise ?
C’est une curieuse contradiction, un dossier devenu politique, or jusqu’à présent, le politique n'a jamais considéré Air France et le transport aérien comme un secteur stratégique pour notre pays, pour notre économie. Bruno Leroux, auteur d'un rapport sur la compétitivité du pavillon français, en a d'ailleurs fait la triste expérience au début de l'été. Il réclamait une diminution des taxes et redevances aéroportuaires d’ADP. Manuel Valls ne l’a pas suivi.
Le risque, s'il ne se passe rien, sera de voir, Air France, au pire disparaître, au mieux dépendre d’actionnaires Chinois ou Qatari. Et nous ne parlons de la situation de Corsair, XL Airways, ou Aigle Azur. Il n’est pas trop tard, d’autant qu'Air France a des atouts et non des moindres. D'abord, la compagnie a la chance de se positionner sur le premier marché aérien européen, devant l'Allemagne et la Grande Bretagne, 145 millions de passagers dans l'hexagone, l'an dernier. Rappelons que la France reste la première destination touristique mondiale. Air France bénéficie aussi d'un seul hub, une activité centralisée à Roissy, sa plate-forme de correspondance, dont les capacités peuvent encore être étendues, ce qui n'est pas le cas pour British Airways, à Londres Heathrow.
C'est encore très différent pour Lufthansa, qui elle dispose de deux hubs, donc pas de structure centralisée, Francfort et Munich. Ajoutons,enfin que l'environnement concurrentiel est moins dur en France qu'en Allemagne ou qu'en Grande-Bretagne.
Il est temps d’arrêter le "Pilot Bashing"
Revenons, un peu en arrière, pour rappeler, qu'il y a une vingtaine d'années, l’État, alors principal actionnaire d'Air France, avait tout fait pour empêcher, le développement des low cost dans notre pays. Des low cost, que les dirigeants d'Air France de l'époque considéraient comme épiphénomène. Malgré tous ses atouts, Air France est aujourd’hui, moins rentable que British Airways ou Lufhansa. Il est temps d'apaiser les esprits, d’arrêter le "Pilot Bashing", les provocations de part et d'autre, et de se remettre sereinement autour de la table des négociations avec l’ensemble des catégories de personnel de la compagnie mais aussi les politiques.
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