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Ça nous marque. Les Bouglione et leur nouveau spectacle "Défi" au Cirque d'Hiver jusqu'au 8 mars

En ces temps de fêtes de fin d'année et de sorties en famille, Olivier de Lagarde reçoit une personnalité du monde de la piste, Francesco Bouglione, directeur du Cirque d'Hiver à Paris. Il évoque la vie économique de ce cirque, et son histoire à travers six générations.

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Francesco Bouglione, directeur du Cirque d'Hiver (BOUGLIONE)

Un nom synonyme de cirque, celui de la famille Bouglione. Olivier de Lagarde reçoit Fransesco Bouglione, directeur du Cirque d'Hiver de Paris, rue Amelot dans le 11e, héritier d'une longue dynastie. Il évoque la vie économique du Cirque d'Hiver et son histoire à travers six générations, un cirque créé en 1852.

Le spectacle de Noël, c'est 50% du chiffre d'affaire du Cirque d'Hiver

Le Cirque d'Hiver vit uniquement sur les recettes liées aux entrées des spectateurs et aussi du financement de la famille. Le bâtiment ou les spectacles ne sont pas subventionnés par le ministère de la Culture. Le cirque vit grâce à la famille Bouglione, les spectacles sont rentables mais dans les années difficiles, la famille financent les travaux et les spectacles de ce lieu magique à Paris, créé en 1852.
Tous les Parisiens sont passés une fois au Cirque d'Hiver...

Le Cirque d'Hiver à Paris, le 1er mai 1931. (GAMMA-KEYSTONE VIA GETTY IMAGES)

"La saison de Noël dure de mi-novembre à mi-janvier pour les Bouglione, avec trois ou quatre séances tous les jours. Donc c'est là vraiment qu'on fait le gros de notre chiffre", précise Francesco Bouglione. 

Histoire rocambolesque d'une dynastie 

Francesco Bouglione, héritier d'un montreur d'ours et d'une dresseuse de fauves, fait partie de la sixième génération des Bouglione à vivre du cirque.

"Tout a commencé avec un Bouglione arrivé d'Italie, avec une caravane tractée par un cheval, avec sa femme et un ours, et six générations plus tard, on est là au Cirque d'Hiver, 
raconte Francesco. Ça a été une épopée incroyable, la famille n'était pas destinée à racheter ce lieu magique, c'était les Amar qui devaient le racheter.

Un cirque racheté par vengeance

Les Amar ont fait une petite entourloupe à mon grand-père pour une histoire d'éléphants et mon grand-père a dit : c'est pas grave, un jour je me rattraperai. Quelques années plus tard, poursuit Francesco, mon grand-père entend parler d'une vente du Cirque d'Hiver et que Fafa Amar était intéressé pour le racheter. Donc mon grand-père s'est rendu à la vente et quand Fafa Amar a donné son dernier prix, mon grand-père s'est levé et a dit : je mets le double, je paie toutes les dettes du Cirque d'Hiver et je réengage tout le personnel. Et là, Le commissaire-priseur s'est tourné vers Fafa Amar et lui a demandé : vous suivez ? Non je ne peux pas suivre. Et là, mon grand-père lui a dit : tu m'aurais pas pris mes éléphants, je t'aurais pas pris ton Cirque d'Hiver..."

On est en 1934, la famille Bouglione devient propriétaire de ce cirque mythique, dans le 11e arrondissement à Paris. "Les Bouglione ont toujours été sédentaires et itinérants à la fois, ajoute le petit-fils du patriarche Joseph disparu en 1987, ils ont toujours continué à faire des tournées. Mon grand-père avait un appartement juste à côté du cirque, mais mettait sa caravane juste à côté du bâtiment. On a toujours gardé nos origines et on y tient fortement. Tous les directeurs de cirque du monde entier rêveraient d'avoir un cirque en dur de cette beauté". 

Un cirque qui a encore des chats, des chiens, des chameaux, des lamas dans ses spectacles, les défenseurs des animaux sont opposés aux Bouglione, "mais les spectateurs, non" dit Francesco Bouglione, ils voient bien que nos animaux sont bien traités et respectés". 

"Défi": le nouveau spectacle de la famille Bouglione au Cirque d'Hiver, c'est 110, rue Amelot à Paris, jusqu'au 8 mars....

Le Cirque d'Hiver à Paris (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

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