Réseaux sociaux : scroller a tendance à augmenter le sentiment d’ennui, révèle une étude

Le scroll sur les réseaux sociaux est pratiqué par près de 8 Français sur 10 avec une grosse appétence pour les vidéos en ligne qui défilent à l’infini. Un geste presque réflexe effectué pour tuer le temps, mais qui ne s'avère pas si efficace que cela.
Article rédigé par franceinfo - Emma Strack
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une étude montre que faire défiler des médias sur des réseaux sociaux apporte moins de satisfaction que de se plonger dans un contenu du début à la fin. Photo d'illustration. (FOTOSTORM / E+)

En moyenne, nous passons chacun 1h48 par jour, rien que sur les réseaux sociaux. Lors d'un temps mort ou dans les transports, près de 80% des Français, du pouce ou de l'index, regardent les publications et les vidéos qui s'enchaînent. L’ingénieur qui a créé le concept compare le scrolling à un verre qui se remplirait sans cesse par le fond, mais dans lequel on finit par boire sans soif. D’après une étude menée récemment par des chercheurs canadiens, scroller n’est pas si divertissant qu’on le croit. Au contraire, même, les vidéos qui défilent auraient plutôt tendance à augmenter le sentiment d’ennui.

Être forcé à s’engager dans un contenu produit plus de plaisir que de zapper

Les chercheurs ont comparé des utilisateurs qui devaient regarder une vidéo, sans pouvoir zapper, à d’autres, qui pouvaient scroller et passer à la vidéo suivante. Ces derniers ont fini l’expérience moins satisfaits que les autres, qui ont davantage mobilisé leur attention. Pour résumer, le fait de se plonger dans un contenu, de s’engager, produit plus de plaisir.

Lorsqu'on zappe trop vite ou trop souvent, on ne discerne plus ce qui nous plaît ou pas, ce qui nous fait du bien ou non, au point de perdre nos repères. Si on fait l'expérience, avec un proche sans lui dire de chronométrer le temps qu’il passe sur un réseau, le temps ressenti qu'il déclarera pourra être de 10 minutes quand le temps réel aura été de 30 minutes.

Pour toutes ces raisons, l’association Génération Numérique parle de piège. Supprimer les notifications ou les icônes de notre écran d’accueil ou mettre un minuteur sont autant de gestes pour y résister. En dernier recours, on peut essayer de partager ce qu’on y trouve avec des personnes physiquement présentes et engager la conversation. Le temps passé sur les réseaux peut s'en retrouver valorisé.

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