"Le plan grand froid ? Connais pas !"
Un matelas sale, des couches de cartons dessus, des vêtements bien cachés. C'est la maison de cet homme que nous rebaptiserons Jacques. Surtout de pas s'éloigner de son habitacle, collé à une bouche de métro, plus que visible, car là, il est seul.
"Je préfère ne pas aller dans des groupes. Y'a trop de violence. Tu sais, tout ca c'est à cause d'Anne-Sophie... ".
"Anne Sophie? c'est qui ? ".
"Ben, c'était ma femme. Mais l'autre, il est arrivé. Et puis après, ma fille, ma petite-fille... " Ses grands yeux noirs sont pleins de larmes.
"Un jour, elle m'a dit que lui, il l'avait... il avait... avec son doigt... "
J'ai envie de vomir. L'odeur de pipi partout, dans ce quartier populaire, en plein Paris.
L'idée de cette histoire, cette gamine agressée. "Et j'ai pété les plombs, je l'ai poussé le mec. Au procès, même un juge a dit qu'il aurait peut-être fait pareil. Mais je suis parti en prison ". La vie de Jacques a basculé.
Une bouteille de Yop à la main, il ne me lâche plus. "Je bois pas, je me drogue pas, ma drogue c'est le Yop. Toi, tu sais, tu es un amour ".
"Et vous savez, Jacques, le plan grand froid démarre demain. Vous serez plus aidé ".
"Le plan grand froid ? Connais pas ! Moi, je reste ici, à cet endroit ".
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