"Je vous en prie, donnez moi un travail"
Ambassadrice de France en Ukraine, en Italie, en Russie, en Allemagne, au Yémen, en Grèce... Ils sont toutes et tous, là, face à une jeunesse censée avoir un droit formidable : les interroger sur absolument TOUT. Je me souviens de mes années de Fac de Droit public, Panthéon-Sorbonne, Paris I. Ce genre de rendez-vous improbable, j'en rêvais.
"Bonjour monsieur, combien gagnez vous? avez vous fait l'Ena ? Ah non? comment y êtes vous arrivé? Aidez vous les Français en danger, même s'ils ont fait des grosses bêtises ? Parlez vous aux journalistes?...etc etc...".
Dans ma tête, que des questions pas très sympas. Mais aujourd'hui, face a ces diplomates, j'ai eu droit à des interrogations extrêmement scrupuleuses, révérencieuses à souhait. Déception. Puis, réflexion. Pourquoi tant de motus et bouche cousue ?
C'est en aperçevant ces jeunes, stressés, à la limite de la panique, tirés à quatre épingles, se ruer sur ces ambassadeurs, après, que j'ai compris pourquoi ils étaient venus. Le chômage, décidemment, n'en a pas fini de briser nos rêves. Ces jeunes sont venus se montrer, "se faire remarquer", mais surtout ne pas déranger, pour, peut-être un jour, avoir l'honneur de passer les portes d'une ambassade de France, quelque part dans le monde, et d'en faire partie. Mais, avant tout, ils sont venus, pour une chose simple, devenue terriblement complexe : trouver un job.
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