Des agriculteurs "humiliés"
Ils ont roulé, longtemps. Sur leur tracteur, la fleur au fusil, les banderoles bien tendues, les drapeaux plantés, les grosses roues taguées en fluo.
Ils étaient fiers de venir marcher sur la capitale, histoire de dire que Non, on n'est pas d'accord, que Oui c'est une question de survie.
Ils ont crié dans des mégaphones, martelé leur douleur, bu des bières ensemble, expulsé leurs craintes, dans l'immense espoir d'en ressortir un peu plus vivant.
Aux alentours de 15 heures, ils ont su que trois milliards d'euros seraient debloqués, sur 3 ans. Ils ont entendu le report total des annuités bancaires de 2015.
Vers 15h30, le patron de la FNSEA leur a demandé de rentrer à la maison. J'ai vu des larmes monter, des jeunes hommes, déçus, se sentant "humiliés". "Je repars dans mon champ, seul, car je n'ai plus les moyens de prendre une aide. Seul, sur mon tracteur. Ma femme, elle en a marre de tout ça. Mes enfants, j'ai pas le temps de m'en occuper. Je suis stressé tout le temps. Et à présent, je sais que je n'ai pas d'avenir ". Parole d'agriculteur en perdition.
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