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C'était comment ? Prix Louis-Delluc : une vie de cinéma

Le prix Louis-Delluc a été décerné au réalisateur Stéphane Brizé, pour son film "Une vie". La cérémonie a eu lieu mercredi au Fouquet's, à Paris. Et c'était un peu "Surprise sur prise". Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Stéphane Brizé, réalisateur d'"Une vie", prix Louis-Delluc 2016. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

C’était… humble. Quel plaisir que de voir cet homme nous parler simplement, gentiment. Cet homme, qui a quand même fait La Loi du marché, film qui a cartonné. On rappelle que Vincent Lindon a eu le prix d’interprétation masculine, a Cannes.

"Alors, j’étais parti faire mes courses de Noël, nous dit Stéphane Brizé, et j’avoue que je n’avais pas mis ce prix sur ma liste de cadeaux." Rires dans la salle, au premier étage du Fouquet’s.

Derrière un petit pupitre, le réalisateur poursuit : "Il y a des beaux et longs moments de vie. De vie de cinéma. De vie tout court." Et de cette vie tout court, j’en parlerai longuement avec lui, par la suite. Mais je vais vous le raconter après.

Car là, au Fouquet’s, on en est aux hommages. "Je partage ce prix avec le producteur, dit Stéphane Brizé, et avec l’actrice sublime Judith Chemla… J’ajoute une mention spéciale au chef opérateur… Allez, passez de belles fêtes !"

Ajoutés dans la bataille

Gentil, et reconnaissant, ce réalisateur ne sait pas à quel point il a de quoi être heureux. Car non seulement ce prix Louis-Delluc est un peu le Goncourt du cinéma, mais en plus, son film, Une vie, n’était pas dans la liste des sélectionnés. Incroyable, mais vrai !

"Pendant les débats entre nous, me confie l’un des membres du jury. Il y a eu bataille." Moi, avide de coulisses : "Oui, comme souvent. Mais là, c’est fou. Il y a eu bataille, avec d’autres films ajoutés à la liste !"

Elle : "La Mort de Louis XIV était dans la liste, il a plu a beaucoup d’entre nous. Puis ont été ajoutés le film de Brizé, et aussi Elle, avec Isabelle Huppert." La dame a un petit sourire en coin : "Et ça, c’est très rare, les rajouts. Et c’est très bien, ça remet à leur place les petits ayatollah du cinéma, ceux qui croient avoir toujours raison."

On lui sert une coupe de champagne. Elle la refuse. Je la prends. Je me dirige vers le gagnant. "C’est dingue cette histoire, c’est surprise sur prise !"

Lui : "Exactement, à la Marcel Béliveau ! Je suis très touché."

Une vie, normale

Il s’arrête. Je fixe son regard vert. Je repense à la Loi du marché, à la puissance de ce film qui décrypte le marché du travail, à travers la vie d’un vigile de supermarché. Et je me demande ce que ce Stéphane Brizé nous prépare en ce moment.

"Je prends des cours de cuisine." 

Moi : "Pas pour en faire un film, j’espère ? Y’en a marre de la cuisine !"

Il sourit. "Non non… et puis je m’occupe de mes enfants aussi."

Donc cet homme, qui vient de recevoir, un prix énorme, le Goncourt du cinéma, tient particulièrement à une chose : garder une vie normale.

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