C'était comment ? La loi Travail reste un boulet
Myriam El Khomri a présenté ses vœux à la presse aujourd’hui. La ministre du Travail achève son mandat, et traîne un boulet : sa loi et des grosses manifs. Nathalie Bourrus y était.
C’était… le bilan-boulet. Car cette loi travail, que tout le monde appelle la loi El Khomri, est louuuurde à trimballer. Une loi qui a pesé trois tonnes…. et qui colle à la peau d’une ministre surnommée "la ministre des manifestations".
"Comme le dit un président célèbre, et toujours en activité, lance Myriam El Khomri devant les journalistes… j’aime les gens." La phrase tombe comme un justificatif d’existence. Une phrase-boulet, aussi lourde que tout ce qui transpire de cette petite heure de vœux.
Une catharsis, ou la purge des passions
Enveloppée dans une veste en daim jaune, la ministre va tenter, de faire, une fois encore, avaler la pilule de cette maudite loi. "Ce texte, rejeté davantage à cause du contexte, a fait office de catharsis", lance Myriam El Khomri.
Catharsis. Un terme psychanalytique. Qui signifie, notamment, la purge des passions face à une scène de tragédie. Purge, qui pourrait amener par la suite, et donc grâce à elle, à se sentir allégé.
Personnellement, je ne sais pas si Manuel Valls se sent allégé aujourd’hui. Je n’ai pas vraiment ce sentiment. Plutôt celui que la loi El Khomri restera le bilan-boulet du quinquennat. Un boulet (composé d’un texte, et d’un 49.3) qui plombe ce même Manuel Valls, dans le primaire qui se joue en ce moment même.
Chaque phrase ajoute du poids au poids
"Cette loi que certains nomme scélérate, a le mérite de clarifier les choses, et NON elle n’incite pas au licenciement", persiste la ministre des manifestations. "Il y a un an, vous me disiez qu’est-ce que, le compte personnel d’activité ?", lance Myriam El Khomri. Ma voisine me chuchote qu’on ne se le demande encore…
"Ce CPA intéresse d’autres pays, comme l’Allemagne… même chose pour la garantie jeune…" Elle exhume, tour à tour, chaque terme de sa loi. Elle fait le SAV comme elle peut. Et à chaque instant, c’est comme si Myriam El Khomri ajoutait du poids au poids.
"87 jours"
C’est la fin, elle s’approche de nous. Dans un grand sourire, elle vient nous serrer la main. "Bonne année… meilleurs vœux… bonne année à vous." On nous tend des viennoiseries, des cafés, des cookies.
"Il nous reste 87 jours", me confie un membre de son équipe.
Moi : "Et vous mettez des croix ? Comme les prisonniers dans leur cellule ?" Il rit.
"Non, l’avenir est grand", ajoute un autre, comme libéré du bilan-boulet.
Comme éloigné de cette maudite loi, devenue un éléphant dans un magasin de porcelaine… un mastodonte qui aura tout écrasé, sur son passage.
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