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C'était comment ? Hollande et les patrons, l'amour vache

Le prix de l’Audace Créatrice a été décerné ce jeudi matin par François Hollande. C'est une entreprise familiale de Grasse, qui a gagné. Pas très audacieux.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Philippe Maubert, patron d'une entreprise de parfumerie de Grasse, reçoit le Prix de l'Audace des mains de Francois Hollande  (YOAN VALAT / POOL)

C’était une tribune en or. En or massif, bien sûr. Un peu comme les chiffres d’affaires des patrons, invités à venir écouter François Hollande. Ah tiens, c’est qui lui déjà ? 

- "Bonjour, vous êtes..."

- Lui : "Je suis le directeur de valeurs actuelles… on co-organise ce prix". Zut, la boulette, je ne l’avais pas reconnu. Il file. Je fais un rapide tour d’horizon, avant d’être parquée dans un carré "presse". Hum hum… Bon, décidemment je suis nulle en patronat. Ah mais si, quand même !... Lui, c’est Pierre Gattaz, le patron de tous les patrons. 

Et lui ? Un Dassault. Olivier Dassault. Les grands sont là. Que des hommes, au passage. Tous ces costards, ça me donne le tournis. François Hollande face au CAC 40. C’est un peu comme si on mettait... Sarkozy au milieu de Nuit Debout. Pas vraiment des potes. 

Il se lance. "Parmi les nominés de ce prix de l’audace, il y avait le numéro 1 français de la commercialisation de volailles", dit le chef de l’État. "Ils sont à Sablé, dans la Sarthe." "Ce qui prouve, qu’il y a des productions de qualité". Et c’est parti ! Rires, dans la salle (rapport au fief de François Fillon, Sablé sur Sarthe). Le public est vraiment en or. 

Une salle en or, du 12 carats. 

On passe au lauréat. Est récompensée : une entreprise familiale, dans la parfumerie, datant de 1850, basée à Grasse. Ah, c’est sûr. Ça va pas rajeunir l’Assemblée. Ni la rendre plus féminine. "J’y ai passé des vacances, pendant des années et des années, à Grasse", s’épanche le président. "Vous êtes en charge de produits… qui vont changer notre beauté… intérieure, je suppose…" Rires, dans la salle, décidemment en or. 

"On sait, poursuit-il, que le rôle de l’Etat est d’accompagner les entreprises avec le Pacte de responsabilité." Ça y est, c’est reparti. "Avec ce pacte, je l’ai fait. Jamais assez pour certains, et je les ai reconnu dans cette salle".  Rires. Une salle en or. Du 12 carats.  "Soulignons le rôle des entreprises familiales, comme Gattaz fils. Avant, il y avait Gattaz père". Rires, (car Pierre Gattaz est là)

"Je remets aujourd’hui, le prix de l’Audace. C’était également audacieux, ce Pacte de responsabilité (rebelote), la réforme, la loi travail, le dialogue social rénové…." Ah là, aucun rire. (Même pas un petit rictus ? Non non, rien)

Ce n’est plus du tout, une tribune en or massif.  Là, c’est du béton armé. 

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