C'était comment ? François Hollande, les derniers mots
François Hollande a inauguré sa fondation "La France s’engage", jeudi à Paris, à la Station F, l'incubateur de start-up de Xavier Niel. Nathalie Bourrus y était.
C’était…. "Remember me". "Me, ma vie, mon œuvre, ma jeunesse, mes femmes." Non, pas ses femmes.
Ça m’a démangé. De lui demander s’il allait se marier. Mais bon, je me suis retenue. Ben oui, on ne peut pas réussir à tous les coups.
En revanche, à peine arrivée dans cet immense bâtiment appelle Station F, et qui va héberger des start-up, je me suis ruée vers lui.
"C’est donc, votre tout dernier discours aujourd’hui ?"
Lui, serein: "Oui oui, je crois bien."
Moi : "Vous croyez, ou vous êtes sûr ?"
"Non, non, je suis sûr"
"Vous avez eu ce que vous cherchiez ?"
Il se place derrière un pupitre, sans note. Et il part dans un long plaidoyer pour sa fondation La France s’engage. "L’engagement n’est pas une facétie. Dans l’engagement, nous dit-il, il y a souvent beaucoup de contraintes, et peu de gratification. Cela reste un dépassement."
Très vite, ce discours inaugural devient ce fameux "Remember me".
"J’avais 26 ans quand je me suis présenté à une élection. Je n’avais alors pas imaginé devenir président… mais quand on ne l’imagine pas, ça peut arriver." Allusion à Emmanuel Macron. "Je me suis engagé pleinement dans la vie publique, nous dit-il. S’engager, c’est savoir se sentir utile aux autres, pour être plus grand soi-même."
"Remember me", ce que je suis, ou ce que je pense être, au choix. A J−3 de la passation de pouvoir , nous sommes face au testament de François Hollande. Vingt minutes de discours, improvisé.
Il s’approche de moi : "Alors, vous avez eu ce que vous cherchiez ?"
Moi : "Les journalistes n’en ont jamais assez."
Il va alors passer près d’une heure, avec nous.
"Un roman ?" "Non, une BD !"
L’un d’eux : "Vous allez faire quoi dimanche, à part la passation de pouvoir ?"
Lui : "J’irai au Parti socialiste, c’est un rite, François Mitterrand l’avait fait."
Moi : "Le PS a un avenir ?"
Lui : "Oui… les socialistes décideront de cet avenir."
Une journaliste : "Vous allez donc venir une fois par mois dans votre fondation. Et Sinon, vous ferez quoi ?"
"Je vais voyager... pas pour faire des conférences. Et puis, il y aura l’écriture."
Moi : "Ecrire un roman ?"
Il se marre.
"Non, une BD !"
Rire général.
Moi : "Et lundi, vous ferez quoi ?"
Lui : "Lundi, il est possible que je parte en vacances."
"Et après ?"
"Vous voulez savoir si ça fait mal de sortir de l’Elysée ? Il y aura un sentiment de vide. Mais je lutte."
Dans ce Remember me, on n’oubliera jamais à quel point François Hollande aura aimé se confier à nous, la presse… et à quel point on aura aimé ça.
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