C'était comment ? Faire les soldes, un truc has been
Les soldes d’hiver ont démarré ce mercredi. Et c’est parti pour 6 semaines de rabais en tout genre. Sur presque tout, et n'importe quoi. Nathalie Bourrus a fait les soldes, dans Paris.
C’était… "Mouais". "Chai pas… j’le prendrai bien ce manteau, c’est vrai il fait froid… mais à la fois. J’vais voir… j’ai le temps après tout"
Le genre de phrase que je n’avais jamais entendu, ces dernières années (mis à part, à cause d’une déprime post attentat). Aux Galeries Lafayette, des femmes lambinent devant des sacs à main de marque.
"Ben, y’a pas de quoi hésiter, ca démarre à 60% !" Ça, c’est moi, ré-incarnée en vendeuse.
Une dame : "Mouai, chai pas, faut voir… sur internet j’ai vu mieux"
Moi : "Ah bon, quoi par exemple ?"
Elle : "J’ai reçu des mails, me proposant 'moins 10%' si j’achetais une télé, là, tout de suite !"
Moi : "Moins 10%, c’est nul "
Elle, me prenant pour une femme ré incarnée en idiote : "Mais nanan, moins 10%, en plus des moins 60% !"
Moi, ré-incarnée en hystérique des soldes : "Ahhhhh ! C’est la grande braderie ! Génial ! Vous avez acheté alors ??"
Elle, ré-incarnée en toute molle : "Ben nan, faut que j’en parle à mon mec d’abord. Quand même, on a des priorités. Je vais plutôt marchander les vacances au ski, parce que ça ça coute une blinde", me dit elle.
Marchander un forfait ? Et pourquoi pas son dentiste ?
En parlant de soins et de marchands de tapis, j’ai découvert un nouveau type de soldes : les soldes dans la pharmacie. Je sais, il y a toujours eu des promos sur la para-pharmacie. Je le sais, car j’adore ca. Je suis une passionnée de la pharmacie, en générale.
Mais là, vous avez la croix verte qui clignote, qui vous rappelle que là c’est une pharmacie, un lieu ou potentiellement on peut vous sauver (surtout s’il n’y a plus de place aux urgence hum hum)… et sur les devantures, vous vous retrouvez nez-à-nez avec une énorme affiche jaune fluo :" 30 ou 40 %"
Autre phénomène : les opticiens.
Attention, je me suis ré-incarnée en conseillère médicale. Un opticien, ce n’est pas qu’un vendeur de lunette. Il y a un côté diagnostic de votre vue, un coté médical.
Il n’empêche, là aussi, les soldes à fond. "La lunette est devenu un objet esthétique, a part entière", m’explique une opticienne.
Moi : "Un peu comme un joli manteau, une sorte de parure"
Elle : "Tout à fait … donc les gens veulent du beau, ils veulent de la marque. En soldant, on leur permet d’affiner leurs regards"
C’est joliment dit. Et contrairement aux femmes que j’ai croisé ce matin, je ne répondrai pas "Mouai, faut voir"… Mais, vu le prix, ce sera un gros "OUI, c’est tout vu."
Me voilà ré incarnée en apprenti opticienne.
Aujourd’hui, tout se monnaie, même un regard.
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