C'était comment ? A cent pour cent pour le don du sang
C’est la journée mondiale des donneurs de sang, mercredi. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est rendue à l’Etablissement français du sang. Nathalie Bourrus y était.
C’était… classe. Elle est arrivée, sur des talons vernis bleu. Avec un tailleur beige. Et une démarche faite de discrétion, et d’assurance. Le staff de l’établissement se presse autour d’Agnès Buzyn. Aux petits soins, avec la toute nouvelle cheftaine de la santé.
Un jeune homme est en train de remplir son dossier. "J’ai déjà donné quatre fois cette année… surtout les plaquettes."
Moi : "Ah bon ? Pourquoi surtout les plaquettes ?"
Lui : "Parce que leur durée de vie est de cinq jours, et qu’ils vont commencer à manquer de stock."
Donneur de sang, sauveur de vies. Il passe un entretien. La ministre s’approche : "Et l’entretien dure combien de temps ?"
Le patron des lieux s’empresse : "On prend le temps nécessaire…et on a recruté des infirmières."
Elle, directe : "Ça compense le manque de médecins."
Lui : "Heu... En fait, oui."
Elle le coupe : "Et vous faites un nouvel entretien à chaque don de sang ?"
Lui : "Oui, bien sûr."
"Pas de bluff chez elle"
Direction la salle de prise de sang. Des hommes sont installés sur des fauteuils, des aiguilles dans le bras. Un médecin explique à Agnès Buzyn la sensibilisation à faire auprès des donneurs de plasma.
Elle : "Oui, auprès des hommes de moins de 50 ans."
Rien n’échappe à cette ancienne prof d’hématologie à Necker, devenue plus tard la présidente de la Haute autorité de santé.
"Elle a effectivement un gros CV", me glisse un professionnel du sang.
Moi : "C'est bien, donc."
Lui, en off de chez off : "Oui. On peut ne pas lui raconter des bobards. Ce n’est pas une politique. Il n'y a pas de bluff chez elle, elle ne joue pas."
Perchée sur ses talons, Agnès Buzyn s’adresse aux donneurs du jour. "Ça va ? Pas trop de picotements ?"
Eux : "Non, ça va bien."
"Ce n'est pas le sujet"
Le patron des lieux, tout fier : "Il y a 15 jours, une petite fille a été transfusée, grâce à un donneur de Martinique… et c’est grâce à la centralisation du système."
Elle : "A ce propos, j’ai eu une conversation avec la ministre de la Santé américaine. Là-bas, ils disent que la centralisation est une catastrophe, ça bloque les choses."
Fin de la visite.
Je lui demande ce qu’elle pense de la loi sur la moralisation de la vie publique, et des soucis de François Bayrou.
"Ce n’est pas le sujet", s’empresse son attachée de presse.
"Le garde des Sceaux s’exprimera certainement', me lance aimablement cette ministre décidemment droite dans ses bottes.
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