"Tu passes ta vie à poncer" : à la rencontre de Samantha, shaper
Dans son atelier à Urt dans les Pyrenées-Atlantiques, Samantha Tracana, 22 ans, est en train de travailler sur deux commandes. "On va commencer à découper le pain jusqu'à l'épaisseur finale, après il y a tous les concaves, les rockers, les rails", décrit la jeune femme. Elle est shaper, autrement dit elle fabrique des planches de surf à la main et à la commande et c'est un milieu très masculin.
Un métier qui "fait rêver"
"Je suis née en Haute-Savoie. Toutes les vacances, on allait à la mer donc je surfe depuis que j'ai 15 ans. Un jour, un gars au Portugal m'a dit : 'tu surfes bien, tu dessines bien, tu as une vibe. Deviens shaper'. Comme mon père est carreleur, pour moi, shaper, c'était tirer des chapes donc j'ai cru qu'il se foutait de moi", se rappelle-t-elle.
Samantha apprend d'abord sur internet, puis à la "shaper house" dans les Pyrénées-Atlantiques où chacun peut venir fabriquer sa planche : "C'est un milieu assez fermé, il ne faut pas compter ses heures, être très rigoureuse, être déterminée".
"Notre métier fait rêver, les gens se disent 'la vie est trop belle, tu fais des planches de surf, après tu vas surfer et boire des bières'. Ce n'est pas vrai. On n'a pas le temps de surfer. Tu donnes la priorité à ce qui te fait manger. Tu passes ta vie à poncer", estime-t-elle.
Son but : "devenir un shaper de légende". "Mais si je n'y arrive pas, moi, je suis contente quand les gens me disent 'c'est la meilleure planche, j'adore'. Après tout ce que tu as fait, tu es trop heureuse. C'est vraiment un beau métier", admet Samantha.
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