"Ça sert à désacraliser les choses" : à la rencontre de Bruno Cosquer, chauffeur de salle pour la télévision
"5... 4... Plus fort ! 3... 2... 1... Etoile !" Les fans des jeux télévisés de la mi-journée auront reconnu à coup sûr le gimmick des 12 Coups de midi, l'émission de culture générale de TF1, présentée par Jean-Luc Reichman. Ce décompte, c'est Bruno Cosquer qui l'a lancé dans le studio 107, en Seine-Saint-Denis. L'émission va commencer, il y a une centaine de personnes dans le public, l'animateur, lui est toujours en coulisses, et Bruno fait des essais avec le public.
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À l'aise, il bouge partout sur le plateau, comme s'il était sur scène en plein spectacle. "Chauffeur de salle c'est un métier pour désacraliser un peu les choses, estime le professionnel. C'est toujours impressionnant de voir des personnalités sur le petit écran et là, de les voir en vrai."
"Quand les gens viennent sur un plateau télé, ils sont toujours un peu impressionnés, ils se mettent toujours un fossé avec tout ce qu'il va passer autour... Le métier sert à mettre en confiance. Il faut que ce soit une fête."
Bruno Cosquer, chauffeur de salle des "12 Coups de midi"à franceinfo
Mais être chauffeur de salle, c’est aussi être un chef d’orchestre : Bruno fait de grands gestes pour provoquer des applaudissements, par exemple. "Ce n'est pas 'fake'. C'est juste qu'on ne pense pas systématiquement à applaudir quelque chose pour fermer une question, explique-t-il. Par exemple, on va avoir un sujet avec un enfant qui pose une question. À la sortie du sujet, on va lancer les applaudissements. Moi, j'ai un décompte qui me dit que c'est la fin, mais le public ne l'a pas. On les accompagne à ce niveau-là de manière à ce que ce soit agréable pour les téléspectateurs."
Des publics plus difficiles selon l'actualité
Pour les 12 Coups de midi, Bruno enchaine trois tournages, de 13h à près de 22h. C'est physique et pas toujours simple. "C'est déjà arrivé d'avoir des publics un peu plus difficiles, mais c'est souvent lié à l'actualité, raconte-t-il Il faut toujours amener les choses un peu différemment."
"J'écoute toujours franceinfo en arrivant le matin pour savoir s'il y a eu quelque chose de grave, car je sais que le travail n'est pas le même."
Bruno Cosquer, chauffeur de salle pour "Les 12 Coups de midi"à franceinfo
"Les gens sont des éponges. Ils vont être un peu différents s'ils ont une acutalité ou quelque chose qui a été dur à entendre le matin avant d'arriver. L'esprit n'est pas le même du tout", assure Bruno Cosquer. Lui travaille en tant que chauffeur de salle pour une quinzaine d'émissions et a le statut d'intermittent du spectacle. Sur son salaire, il reste discret. Et d'ailleurs, il est temps pour nous de partir : l'émission commence.
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