C'est mon époque. Que deviennent les 1 500 paillotes des bords de mer avec la loi littoral ?
Les plagistes sont réunis mercredi pour leur convention nationale à Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes. Leur principale inquiétude : l'avenir des établissements de plage.
Les plagistes sont réunis ce mercredi 10 mai à Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes) pour leur convention nationale. Au cœur de leurs préoccupations, les 1 500 établissements de plage qui sont dans le viseur de la loi littoral. Certains sont en sursis et leur disparition pourrait entraîner la suppression de 2 000 emplois, selon les professionnels.
Cela fait maintenant plus de dix ans que les plagistes vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Mais c'est depuis peu que le fameux "décret plage" publié en 2006 commence à être appliqué, au fur et à mesure que les concessions sont renouvelées. Tous les établissements ne décrochent pas le sésame. Le décret fait passer le taux d'occupation des plages de 30 à 20% pour les plages naturelles et de 75 à 50% pour les plages artificielles. En Méditerranée par exemple, la célèbre baraque à frites "Petite Afrique" de Villefranche-sur-Mer, près de Nice, a dû être définitivement démontée il y a deux mois.
Protéger les côtes des constructions...
L'objectif de la loi littoral n'est pas seulement de protéger les côtes du bétonnage, c'est aussi d'y maintenir l'activité. Les constructions en dur doivent donc laisser la place à des structures démontables, qui seront remisées tous les hivers. C'est aussi pour des raisons de sécurité, selon France Nature environnement, les "coups de mer" se multipliant.
Certains restaurants de plage vieux d'un demi-siècle sont devenus des institutions, comme "Nounou" à Golfe-Juan, dont les murs ont été décorés par un habitué de l'époque, Jean Marais. Les propriétaires redoutent aussi la facture de l'investissement, entre 1 million et 1,5 million d'euros, difficile à amortir en 12 ans, durée maximale de la concession qui peut être accordée par l'État. Les restaurateurs réclament d'ailleurs de pousser cette durée à 18 ans.
... tout en maintenant l'activité économique
Au fil du temps, se sont ajoutés aux buvettes une terrasse, des transats, des pots de plantes... Alors les défenseurs de l'environnement réclament l'application du décret. Mais selon une étude du cabinet Protourisme, le chiffre d'affaires de ces établissements dépasse en moyenne un million d'euros. Le tourisme littoral génère 150 000 emplois. Les communes elles-mêmes en bénéficient. Elles touchent des redevances de concession qui peuvent dépasser 6 millions d'euros sur la côte d'Azur. Il n'est donc pas question de faire disparaître ce pan de l'économie, juste de préserver ce qui appartient à tout le monde : le domaine public maritime.
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