C'est mon époque. L'association France Libertés veut continuer à défendre les personnes victimes de coupures d'eau
L'association France Libertés lance une campagne de mobilisation à l'occasion de la journée mondiale de l'eau. Elle défend les usagers victimes de coupures d'eau des distributeurs pour impayés.
"L'eau est un droit et on ne se taira pas", le ton est donné pour cette campagne de mobilisation lancée par France Libertés à l'occasion de la journée mondiale de l'eau, mercredi 22 mars. D'ordinaire, l'association défend les usagers victimes de coupures mais cette fois, elle lance un appel à l'aide, elle-même attaquée pour diffamation par le leader mondial de l'eau, Véolia.
Une opération "poursuite-baillon", à savoir de grosses entreprises épuisent leurs petits adversaires en réclamant d'énormes dommages et intérêts. Du coup, associations, mouvements citoyens ou lanceurs d’alerte se retrouvent neutralisés, voilà ce qui risque d'arriver à France Libertés, attaquée pour diffamation par Véolia. L'association estime que ses frais de justice vont lui coûter une fortune ; 15 000 euros, d'où un appel aux dons. Elle a pour l'heure recueilli un quart de la somme
Les coupures d'eau pourtant interdites
Depuis trois ans et la loi Brottes, les coupures d'eau pour impayés sont effectivement interdites. Et la loi s'applique dans les résidences principales toute l'année et sans conditions de ressources. Entre 2014 et 2016, France Libertés se félicite d'avoir remporté 14 procès contre les distributeurs, dont quatre contre Véolia, la Lyonnaise des Eaux et le groupe Saur. Avec toujours la même réponse devant des Tribunaux d'instance, des Cour d'appel et même le Conseil constitutionnel ,à chaque fois, la justice a condamné les distributeurs à des dommages et intérêts et évidemment à rétablir l'eau. Plus de 1 300 familles ont ainsi été aidées par France Libertés.
La loi interdisant les coupures d'eau respectée presque à 100 %
Il y a deux ans, les distributeurs ont eu une idée, ils ont réduit le débit de l'eau des foyers endettés. Une simple lentille dans les canalisations et on passe à 15 litres par heure. Un petit filet d'eau en continu et ça ne peut pas être une douche qui consomme entre 60 et 80 litres, ni même une lessive qui va de 35 à 60 litres. Rebelote, constat d'huissier et condamnations, les juges ont confirmé : coupure ou réduction d'eau, c'est du pareil au même, c'est non.
Ce qui inquiète les professionnels de l'eau, ce sont les impayés qui depuis quelques mois ont été multipliés par deux ou trois. Les payeurs indélicats tireraient profit de la loi Brottes. La dette pourrait atteindre 500 millions d'euros. De quoi pénaliser tout un système solidaire selon les distributeurs. Le mot est lâché, on le voit, la guerre de l'eau n'est pas finie.
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