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C'est mon budget vacances. Découvrir le patrimoine avec un "Greeter", un guide bénévole

Partir en visite guidée d'une ville, d'un village, gratuitement, avec un "Greeter" : c'est un concept né à New-York au début des années 1990, et qui se diffuse. Il y en a 1500 partout en France.

Article rédigé par franceinfo - Thomas Giraudeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Thierry, Greeter dans le 13e arrondissement de Paris, fait découvrir à ce groupe de touristes québécois le quartier de la Butte-aux-Cailles, à côté duquel il habite. (THOMAS GIRAUDEAU / RADIO FRANCE)

De grandes barres d'immeubles, entrecoupées de quelques bâtiments haussmanniens se dressent dans le 13e arrondissement de Paris : ce n'est clairement pas le quartier le plus touristique de la capitale. Pourtant, avec Thierry, la visite devient passionnante et très personnelle : "Cela fait 13 ans que je fais visiter le quartier, et je l'habite depuis 40 ans."

Thierry est un Greeter : un habitant qui fait découvrir sa ville, ses rues qu'il arpente, ses bâtiments qu'il voit tous les jours. Une visite authentique, sans presque rien débourser. Devant l'ancienne échoppe d'un cordonnier, Thierry s'arrête. "Moi je l'ai connu le mec : ici, c'est les trous de son tabouret, il passait sa vie dehors", raconte-t-il en désignant le sol. "Il n'était pas gracieux : s'il voyait qu'on s'arrêtait et qu'on regardait, il gueulait. Un jour, il s'est ouvert la main et il n'a jamais rouvert."

Des visites bénévoles

Ensuite, la promenade s'arrête devant une plaque commémorative, que la mairie a voulu retirer. Thierry s'est battu et a réussi à la conserver. Une anecdote, parmi des dizaines d'autres.

"Le principe, c'est qu'on fait visiter son quartier à des gens comme s'ils étaient des amis ou des parents", décrit ce rude gaillard de 72 ans. Théoriquement, le visiteur ne choisit pas sa promenade : il indique plusieurs dates auxquelles il est disponible, ses préférences, puis l'association Greeters Paris le met en contact avec un Greeter. "Nous ne sommes pas des guides, précise Thierry. Nous ne prenons que des groupes de six maximum, et nous sommes strictement bénévoles.

En effet, les touristes ce jour-là, Catherine, Denis, Elise et Emmanuelle, n'ont pas grand-chose à payer. Le principe, c'est de faire un petit don à l'association. "Tu donnes ce que tu veux, explique l'une des visiteuses. Un petit quelque chose pour le remercier. Parce que sinon en prenant un guide professionnel, tu sors les sous : c'est cher."

Thierry, Greeter dans le 13e arrondissement de Paris, fait découvrir à ce groupe de touristes québécois le quartier de la Butte-aux-Cailles, à côté duquel il habite. (THOMAS GIRAUDEAU / RADIO FRANCE)

Une approche alternative de la visite guidée

Le concept de Greeter est originaire de New York. Une habitante, Lynn Brooks, décide de proposer des visites d'un autre genre. Elle devient la première Greeter en 1992.

Comptez au moins quinze euros par personne pour une visite d'une heure et demie avec un guide professionnel. Là, les Québécois ont versé au total 20 euros à Thierry. Et ils ont passé une bonne partie de la journée avec lui.

C'est des choses que l'on ne retrouve vraiment pas dans les livres d'histoire ou dans les guides touristiques.

Une touriste québécoise

"Je recherche l'anecdote, explique l'une des voyageuses. On rencontre des gens intéressants et des personnages agréables ! On m'a proposée ce quartier que je ne connaissais pas, c'est la première fois que j'y mets les pieds !"  Et ça lui a plu, semble-t-il : "Ca me fait sortir des sentiers battus."

Vous pouvez trouver des Greeters, justement, très loin des sentiers battus, par exemple aux Herbiers, dans les Pays-de-la-Loire, ou encore au Hanau-La-Petite-Pierre, dans les montagnes vosgiennes. À Paris, 320 Greeters bénévoles proposent des visites de la capitale. Au total, en France, ils sont 1 500, répartis dans une centaine de destinations.

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