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Un tiers des agents de la fonction publique pratiquent le télétravail, selon un sondage

Et pourtant, la moitié des salariés au service de l'Etat aimerait pouvoir travailler depuis chez eux, révèle l'enquête du club de réflexion Sens du service public, avec Opinionway.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Six agents du service public sur 10 ne peuvent pas télétravailler en raison de la nature de leur métier comme les salariés des hôpitaux ou les enseignants. (CHRIS DELMAS / AFP)

Si vous vous représentez les fonctionnaires en col blanc derrière leur ordinateur, changez d’image. Enseignants, personnel soignant dans les hôpitaux, agents de terrain dans les collectivités locales… Autant de métiers pour lesquels le télétravail est impossible. Un sondage réalisé par le club de réflexion Sens du service public avec Opinionway et que franceinfo a pu consulter en exclusivité révèle que seuls 29% des fonctionnaires pratiquent le télétravail.

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Semaine de quatre jours

Six sur dix ne le peuvent pas à cause de la nature de leur métier et un sur dix pourrait le faire, mais préfère se rendre sur son lieu de travail. Dans le secteur privé, on n’est pas loin des 26% de salariés qui pratiquent le télétravail, selon les chiffres du ministère du Travail.

Et pourtant, les agents publics aimeraient bien télétravailler davantage. La moitié des fonctionnaires qui sont privés de télétravail par la nature de leur fonction souhaiteraient pouvoir en bénéficier. Et quand on leur demande ce qui pourrait compenser cette différence de traitement, la semaine de quatre jours arrive en tête : 79% d’entre eux pensent qu’un tel mode d’organisation, qui consisterait à faire les 35 heures regroupées sur quatre jours serait une bonne compensation pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler.

La frustration des salariés qui ne télétravaillent pas

Le cercle de réflexion s’inquiète d’ailleurs de cette inégalité de traitement. Johan Theuret, du Sens du service public, met en garde contre la frustration que peuvent ressentir ceux qui font précisément les métiers les plus pénibles, physiquement ou psychologiquement et pointe à terme un manque d’attractivité de ces métiers. Il plaide pour qu’on réfléchisse aux fiches de postes et qu’on essaie de trouver une part éligible au télétravail pour le plus grand nombre possible. De l’organisation pour ceux qui font de l’accueil par exemple. Une évolution qui permettrait de souffler, notamment dans la perspective d’un allongement de la durée du travail.

Et les usagers, qu’en pensent-ils ? Une petite majorité des agents publics voient un impact positif du télétravail sur la qualité des services. Un avis que ne partagent pas vraiment les usagers. Les deux populations tombent d’accord pour dire que le télétravail impacte négativement la qualité des relations.

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