Un quart de la population active travaillait sans ordinateur en 2013
Les Français utilisent de plus en plus internet et les outils numériques pour leur travail. Mais quelques professions font de la résistance. Le ministère du Travail a fait le portrait de ces métiers pour qui les nouvelles technologies sont superflues.
Employés de maison, ouvrier du bâtiment, bouchers, charcutiers, boulangers, maraîchers, jardiniers, viticulteurs ou encore cuisiniers. Pour toutes ces professions, le travail ne rime pas avec ordinateur, messagerie électronique et connection permanente. On les oublie souvent, mais ils sont quand même 7,2 millions de salariés qui n'utilisent pas d'outils informatiques. Même occasionnellement, pour leurs besoins professionnels. Même si certains sont équipés, ils disent qu'ils ne s'en servent pas du tout. 7,2 millions, cela représente tout de même un quart de la population active.
Aides ménagères, aide à domicile ou encore cuisiniers
Ce nombre va pourtant en diminuant. Le ministère du Travail qui publie, ce jeudi 28 juin, ces chiffres note que l'usage des outils informatiques progresse dans ces métiers. Par exemple, en 2005, la quasi totalité - 96% - des aides ménagères et des aides à domicile ne les utilisaient pas au travail. Elles ne sont plus que 79% en 2013, la dernière année étudiée. Idem pour les cuisiniers. 79% ne se servaient pas de l'informatique ou de l'internet en 2005. En 2013, c'est 13 points de moins, à 66%.
Les salariés sans diplôme utilisent moins les outils numériques
L'utilisation de ces outils est liée au niveau d'études : les salariés sans diplôme sont trois fois moins utilisateurs d'outils numériques que ceux qui ont le bac. Par ailleurs, les immigrés ont deux fois plus de chances de ne pas se servir d'outils numériques que les autres.
Il y a aussi ceux qui possède un matériel informatique, mais qui n'ont ni messagerie ni internet. Ce sont par exemples les caissiers, les coiffeurs et esthéticiennes, les employés de centres d'appel. Ils travaillent sur ordinateur, mais ils n'ont pas de mail professionnel, aucun accès à internet. Ils représentent 7% de la population active, ce qui est loin d'être négligeable. C'est chez eux que l'on trouve le plus de pression au travail, des horaires flexibles et atypiques, peu d'autonomie.
Synonymes d’une charge de travail plus importante
Est-ce que cela veut dire que plus on utilise les outils numériques, plus on est autonome ? Il y a de ça, mais pas seulement. L'étude dit que ces outils numériques mobiles - ordinateurs portables, tablettes, smartphones professionnels - sont synomymes d'une charge de travail et d'une charge mentale importantes. Le travail déborde souvent sur la vie privée. Mais c'est nettement contrebalancé par une plus grande autonomie et un fort sentiment de reconnaissance professionnelle. Comme si on ne pouvait pas tout avoir. La souplesse de l'organisation permise par les nouveaux outils et la tranquillité d'esprit donnée par des horaires fixes sans fil à la patte...
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