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Un observatoire pour mieux comprendre les liens entre suicide et travail

Un Observatoire national du risque suicidaire est lancé ce mardi par la ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine. Un outil qui devrait permettre d'y voir plus clair sur les causes du suicide, et notamment des suicides en lien avec le travail, ou qui surviennent sur le lieu de travail. En France, le taux de suicide est plus élevé qu'ailleurs : il serait de près de 15 pour 100.000, contre environ 5 pour 100.000 en Allemagne et en Italie.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
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Difficile, en l'absence d'un outil fiable, de savoir si, en France, la crise et les conditions du travail moderne font monter le nombre de suicides. Dans les pays qui étudient la question, on note davantage de suicides depuis le début de la crise de 2008 et on établit un lien, avec un effet retard d'ailleurs, entre les suicides et les difficultés économiques, le chômage, la précarité.

En France, certains actes sont plus médiatisés que d'autres. Ainsi, à La Poste, le syndicat Sud avance le chiffre de 40 suicides par an depuis 2008. Le chiffre est d'ailleurs très contesté par la direction. Quelque 268.000 personnes travaillent à La Poste. En se basant sur le chiffre donné par Sud, le taux de suicides s'élèverait donc à environ 15 pour 100.000... exactement le même chiffre que dans la moyenne nationale - même si la moyenne nationale comprend les adolescents et les personnes âgées, plus touchés par la mort volontaire.

Cet Observatoire du suicide devrait permettre d'y voir plus clair. Et donc de faire de la prévention, de travailler avec les entreprises. Selon un sondage publié par Technologia, un institut de prévention des risques au travail, un actif sur quatre a été confronté au suicide dans son entourage, 15% des entreprises ont été concernées par une crise suicidaire, et pour les deux-tiers des salariés concernés, l'entreprise n'a pas réagi comme il fallait.

Selon Jean-Claude Delgènes, directeur de Technologia, à l'origine de la création de cet observatoire, le travail est plutôt un facteur protecteur par rapport au risque suicidaire, mais la dégradation des conditions de travail fait peu à peu perdre au travail son rôle protecteur.

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