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Troubles du sommeil, dépression, lombalgies... Le télétravail fait parfois des dégâts

Selon une étude menée par le ministère du Travail, les télétravailleurs éprouvent plus souvent de nouvelles douleur, comme des troubles musculo-squelettiques ou des symptômes dépressifs que l’ensemble des salariés.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme travaille dans son jardin à Baden-Wuerttemberg, en Allemagne, le 13 septembre 2021. (SILAS STEIN / DPA)

Plus de douleurs, plus de troubles du sommeil, plus de difficultés pour les femmes et les agents publics : le télétravail fait parfois des dégâts, si l'on en croit les conclusions d’une étude officielle du ministère du Travail. Le télétravail reste encouragé par les autorités, même s’il n’est plus obligatoire, mais une étude de la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, qui a suivi plus de 5 000 travailleurs du public comme du privé, en pointe certains dangers. Les télétravailleurs éprouvent ainsi plus souvent de nouvelles douleurs que l’ensemble des salariés, écrit la Dares. Ces douleurs sont à la fois plus fortes et plus fréquentes.

Des journées plus longues et plus intenses

Le rapport évoque ainsi des troubles musculo-squelettiques comme les lombalgies et les tendinopathies. Pour quelles raisons naissent ces maladies ? D’abord à cause de l’allongement de la durée du travail que connaissent les télétravailleurs. Le rapport note en effet que les télétravailleurs travaillent plus longtemps, et plus souvent en horaires décalés que l’ensemble des salariés. C’est surtout vrai chez ceux qui rencontrent des difficultés matérielles dans le télétravail. Ceux-là subissent un fort allongement de la durée du travail, mais aussi de son intensité parce qu’ils doivent travailler sous pression et penser à trop de choses à la fois.

L’étude fait un lien entre le nombre de jours de télétravail et l’apparition de douleurs. Selon la Dares, l’apparition de nouvelles douleurs augmente avec le nombre de jours hebdomadaires de télétravail. L’étude pointe aussi le risque de développer des troubles du sommeil et des symptômes dépressifs liés aux risques d’isolement.

Certains groupes sont plus à risques que d’autres

L'étude souligne par ailleurs que les femmes sont plus nombreuses à subir une augmentation de la pression au travail. Elles se plaignent de devoir penser à trop de choses à la fois ou de recevoir des ordres contradictoires. Les télétravailleuses sont aussi plus nombreuses à se voir reprocher par leur entourage leur manque de disponibilité. Autre groupe qui vit le télétravail plus douloureusement : les agents publics. Par rapport au secteur privé, le télétravail pour les agents de la fonction publique s’accompagne d’une plus forte dégradation des conditions de travail. Ils ont plus de mal à concilier vie personnelle et vie professionnelle et connaissent un plus fort allongement de la durée du travail.

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