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Succès des ruptures conventionnelles : un mauvais signe

Les ruptures conventionnelles n'ont jamais été aussi nombreuses, malgré l'allongement du délai de carence à Pôle Emploi : on peut désormais attendre six mois avant de percevoir des allocations chômage.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Succès des ruptures conventionnelles : un mauvais signe © Maxppp)

On se dirige vers un record. On devrait enregistrer en 2014 plus de ruptures conventionnelles que jamais. Si le mois de décembre ressemble au reste de l'année, on va dépasser la barre des 320.000 ruptures conventionnelles du contrat de travail. Un record qui datait de 2012.

Alors pourquoi le "divorce à l'amiable" entre salarié et employeur rencontre-t-il un tel succès ? Clairement, c'est le reflet d'une santé des entreprises qui est au plus bas. D'après les avocats spécialisés, sur le terrain, l'ambiance est à la réduction de la voilure. Et les boites préfèrent passer par la rupture conventionnelle que par le licenciement économique. D'autant que quand on veut se séparer de plusieurs personnes, de discrètes ruptures conventionnelles individuelles, ça permet d'éviter le plan social, pas bon pour l'image d'une entreprise.

Des ruptures plus chères pour les entreprises

On s'attendait pourtant à ce que le nombre de ruptures à l'amiable baisse. Depuis le mois de juillet dernier, ses conditions sont en effet beaucoup moins avantageuses pour le salarié. Il peut subir un délai de carence de six mois avant d'être pris en charge par Pôle Emploi !

Cette mesure n'a pas freiné le rythme des ruptures... mais elle les a rendues plus chères pour les entreprises. Les avocats observent que désormais, les salariés qui sont d'accord pour partir demandent à la boite de prendre en charge le délai de carence. Et le plus souvent, l'entreprise accepte, pour alléger, parfois à tout prix, sa masse salariale.

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