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Santé au travail : les nuisances sonores, frein à la concentration des salariés qui travaillent dans un bureau

Trop de bruit dans les bureaux. Un tiers des salariés jugent que l’environnement sonore est mauvais là où ils travaillent. Au point que certains pensent à quitter leur emploi.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme souffre du bruit dans son bureau. (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

Quand on parle de bruit au bureau, on imagine tout de suite un immense open space où travaillent des centaines de salariés. Cette configuration existe, mais elle n’est le lot que de 11% des salariés, qui travaillent sur des plateaux réunissant 50 personnes et plus. Le gros de la troupe travaille bien dans des bureaux partagés, mais avec de deux à cinq collègues autour d’eux, pas plus. C’est le cas d’un peu moins d’un salarié sur deux. Une configuration que l’on retrouve davantage dans les grandes entreprises et dans les entreprises de taille intermédiaire que dans les PME.

Selon une enquête OpinionWay pour Saint-Gobain Ecophon, un tiers des salariés juge que l’environnement sonore de leur bureau est mauvais. Ils lui donnent une note située entre 0/10 et 5/10. On trouve même 6% qui décrivent un environnement insupportable à cause du bruit dans leur bureau. Sans surprise, plus les bureaux sont grands, plus ils sont bruyants. Les salariés qui travaillent à quatre dans le même bureau donnent une note de 6,5/10. Pour ceux qui travaillent dans des open spaces de plus de 20 personnes la note s’abaisse à 5,8/10.

Plus on télétravaille, plus on trouve qu’il y a trop de bruit au bureau

Les télétravailleurs jugent plus sévèrement le niveau de bruit qu’ils connaissent quand ils reviennent travailler au siège de l’entreprise. Et sans surprise ils ne se plaignent pas d’avoir trop de bruit chez eux. Un élément à souligner : ceux qui sont les plus sévères avec le bruit au bureau sont les salariés dont l’activité est compatible avec le télétravail, mais qui n’y ont pas droit. Il y a chez eux une frustration plus forte.

Les désagréments sonores ont des conséquences sérieuses puisque six travailleurs sur dix qui se plaignent du bruit rapportent une perte d’efficacité et une impossibilité de se concentrer. Un sur deux a des maux de tête ou de la fatigue. Un sur trois doit mettre des bouchons d’oreilles ou un casque. Résultat, on ne peut plus tolérer ses collègues. Près d'un salarié sur deux (48%) des salariés interrogés déclarent ne plus pouvoir supporter certains de leurs collègues qui sont à l’origine de ces nuisances. Cela va même plus loin, puisque l’excès de bruit peut être à l’origine d’envie de départ. Ainsi, 27% des salariés pensent à quitter leur travail actuel si rien n’est fait pour les protéger des nuisances sonores.

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