Près de trois travailleurs sur dix exposés à quatre facteurs de risques professionnels à la fois
Parmi ces travailleurs exposés, nombreux sont ceux qui sont mal protégés.
Le travail ne se résume pas à la vie en open space. En France, près de 30 % des salariés sont confrontés à plusieurs risques, comme l'exposition à des produits toxiques ou le port de charges lourdes. Et très souvent, leur protection n'est pas à la hauteur.
C'est un tableau étonnant que vient de dresser la Dares, l'organisme statistique rattaché au ministère du Travail. Celui d'une France qui travaille souvent dans des conditions difficiles. Fumées ou poussières, produits toxiques, bruit, postures pénibles, longs déplacements à pied, charges lourdes, secousses, vibrations, mouvements douloureux, etc. Pas moins de trois travailleurs sur dix, 29 % très exactement, sont exposés à quatre de ces facteurs de risque en même temps. Pas à un seul, mais bien à quatre à la fois. Ce sont donc sept millions de salariés qui sont très exposés à des risques professionnels.
Evidemment, quand des salariés sont confrontés à ces risques, leur employeur a l'obligation de mettre en place des dispositifs de prévention. Soit des dispositifs collectifs, comme une insonorisation ou une ventilation, soit des équipements individuels.
Les enseignants pas assez protégés
Et dans la pratique, ils sont très peu (4 %) à dire qu'ils n'ont pas de protection. La Dares a interrogé plus de 27.000 travailleurs, mais cela ne s'apparente pas à un sondage. Mais, il y a pire. Quasiment 30 % des répondants disent que leurs protections individuelles sont déficientes et près de 40 % disent n'avoir ni information ni consigne, ne pas pouvoir les respecter - car il faut produire, et les équipements peuvent les empêcher de remplir leurs objectifs, parce mal adaptés - ou choisir de ne pas les utiliser.
Parmi ces salariés les moins bien protégés, encore une surprise, on trouve au premier rang les enseignants - enseignants en filière professionnelle, bien sûr - les ouvriers des travaux publics et les agents de sécurité avec tout de même des points noirs qui concernent les femmes et les CDD. Pour les CDD, c'est une double injustice. Non seulement ils subissent la précarité, mais en plus ils sont nettement moins formés que les CDI aux questions de santé et de sécurité au travail. Il y a une différence de 14 points de niveau de formation entre ces deux populations, au sein des mêmes entreprises.
Les femmes minimisent le risque
Et puis, on compte également les femmes, moins bien informées sur les risques encourus. On remarque une différence de dix points avec les hommes et elles estiment beaucoup plus souvent qu'elles n'ont pas autant besoin des équipements de protection individuels que leurs homologues masculins. D'après Thomas Coutrot, chef du département conditions de travail et santé de la Dares, il y a un déni du risque chez les femmes, par exemple quand elles sont exposées à des produits chimiques comme dans les activités de nettoyage.
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