Premier emploi : difficile de démarrer sa vie professionnelle par un CDI
Il est de plus en plus difficile de débuter dans la vie professionnelle par un CDI. Le nombre de contrats courts explose. Les CDD représentent désormais près de neuf embauches sur dix.
Les embauches dans le secteur privé se font à 87% sous forme de CDD et cette proportion ne cesse de grimper. La dernière étude de la Dares, le service statistique du ministère du Travail montre que le nombre de contrats courts augmente régulièrement depuis vingt ans. Par rapport à 2000, leur proportion a gagné 11 points. La case CDD est de plus en plus difficile à éviter quand on entre sur le marché du travail. Ce sont surtout les contrats très courts qui ont la cote, les CDD de moins d’un mois. Elisabeth Borne l’a souligné ces derniers jours. Selon elle, le nombre de ces contrats de moins de 30 jours a augmenté de 250% en dix ans.
La ministre du Travail en fait l’un de ses arguments pour justifier sa réforme du chômage. Selon elle, les employeurs abusent de cette possibilité et le système actuel permet d’alterner sans fin petits contrats et période de chômage en étant mieux rémunéré qu’en CDI.
Souplesse et liberté
Les secteurs qui utilisent le plus ces contrats courts sont l’hôtellerie-restauration, la culture, l’audiovisuel et le BTP. Dans ces secteurs on a très souvent recours auau CDD d’usage (CDDU), une formule qui permet d’enchainer sans limite et en toute légalité les CDD. Sans paiement non plus de la prime de précarité.
Les employeurs privilégient ce type de contrat pour des raisons différentes selon les secteurs d’activité. Dans la restauration – dans une période normale, évidemment – il s’agit de répondre à un surcroit d’activité. On fait donc appel aux "extras". Dans le secteur de la santé, du médico-social et de l’action sociale, en revanche, les CDD sont là pour remplacer une personne absente. Ils permettent aussi de recruter alors qu’il n’y a pas de poste ouvert. C’est le cas notamment dans la fonction publique territoriale.
Du côté des salariés, la formule peut donner de la souplesse et de la liberté, notamment pour les étudiants qui doivent financer leurs études. Mais un point noir est le plus souvent invoqué : le CDD ne permet de négocier ni ses conditions de travail ni sa rémunération.
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