Pénurie de carburants : le covoiturage fait le plein
La grève dans les raffineries de TotalEnergies et d'ExxonMobil rentre dans sa deuxième semaine, et malgré les mesures de réquisition prises par le gouvernement, le retour à la normale pourrait prendre des jours. Résultat : le covoiturage fait un carton.
Le phénomène rappelle les grandes grèves des transports de 2019. Face aux stations vides, aux jauges qui s’allument, place au système D. Et en premier lieu le covoiturage, surtout pour les salariés qui habitent loin de leur lieu de travail et qui ne peuvent recourir ni au télétravail, ni aux transports en commun. Toutes les grandes plateformes et applications qui proposent ce service voient depuis le début de la semaine leurs chiffres de fréquentation s’envoler.
Blablacar, le numéro un du convoiturage en France, dépassé par les demandes, a publié un communiqué : "Pour répondre à l’afflux de recherches sur l’application, nous lançons un appel à la solidarité des conducteurs qui voyagent pour proposer leurs sièges disponibles en covoiturage", écrit la société. Blablacar et son service Daily, spécialisé dans les trajets domicile-travail, a enregistré une augmentation des recherches de 25% en une semaine.
Plus 40% pour Karos, plus 80% pour Klaxit
La concurrence de Blablacar n'est pas en reste. Karos par exemple, spécialisé dans les déplacements pendulaires, entre le domicile et le lieu de travail. Selon son PDG, la fréquentation de sa plateforme a augmenté de 40% ces derniers jours en Ile-de-France. La plupart sont de nouveaux arrivants, des personnes qui ne pratiquaient pas le covoiturage auparavant, mais qui restent ensuite. Globalement, c'est donc une bonne opération pour les sociétés de covoiturage. La situation actuelle va leur permettre de toucher une nouvelle clientèle qui, pour une partie d’entre elle, pourra leur rester fidèle.
Chez Klaxit, qui cible également les trajets domicile-travail, c’est plus encore, avec des statistiques de fréquentation en hausse de 80% depuis la semaine dernière. Dans tous les cas, on note que beaucoup de demandes émanent de la grande couronne parisienne, où les transports en commun sont plus rares et où les trajets pour rejoindre son travail, dans ou proche de Paris, sont plus longs. Mais le même mouvement est enregistré par exemple dans l’agglomération de Toulouse.
Un coup de pouce spécial covoiturage
Pour encourager la pratique du covoiturage, le gouvernement va proposer une aide financière spéciale covoiturage. Il y a déjà le forfait mobilité durable, qui permet à l’employeur de prendre en charge jusqu’à 600 euros par an de frais de covoiturage. Il y aura en début d’année prochaine le bonus covoiturage. Il devrait s’élever à une centaine d’euros, mais le montant définitif ne sera fixé qu’en fin d’année.
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