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Métiers du grand ùge : la pénurie de personnels inquiÚte

Il manque 100 000 soignants en France. Selon une Ă©tude, un Français sur deux craint une dĂ©gradation de la qualitĂ© des soins.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une aide-soignante Ă  Paris, en avril 2020. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

La crise sanitaire et les rĂ©vĂ©lations sur le fonctionnement de certains Ehpad n’ont rien fait pour attirer les vocations vers les mĂ©tiers du grand Ăąge. Pour autant, les besoins ne cessent de progresser et la pĂ©nurie de personnel inquiĂšte.

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Tous mĂ©tiers confondus, et pas seulement dans le secteur du grand Ăąge, il manque 100 000 soignants en France. Cette pĂ©nurie est jugĂ©e grave par neuf Français sur dix, selon une Ă©tude menĂ©e auprĂšs de 2 000 personnes par L’Appel mĂ©dical, spĂ©cialiste du recrutement dans ce secteur, et par le Cercle VulnĂ©rabilitĂ©s et SociĂ©tĂ©, un cercle de rĂ©flexion. Un Français sur deux craint une dĂ©gradation de la qualitĂ© des soins et un tiers des personnes interrogĂ©es s'inquiĂšte Ă©galement sur la qualitĂ© de vie au travail de ces professionnels.

Ces mĂ©tiers ont pourtant une bonne image. D'un cĂŽtĂ©, 97% des sondĂ©s leur reconnaissent des qualitĂ©s humaines particuliĂšres. D'un autre, et dans Ă  peu prĂšs les mĂȘmes proportions Ă©crasantes, on dit que, pour les exercer, il faut une vocation particuliĂšre et qu’ils sont tout particuliĂšrement porteurs de sens. Neuf Français sur dix les jugent tout de mĂȘme "mal considĂ©rĂ©s", "mal reconnus" par la sociĂ©tĂ©, usants, Ă©puisants et insuffisamment rĂ©munĂ©rĂ©s. Seuls 16% des Français seraient prĂȘts Ă  les exercer.

Créer des passerelles pour devenir infirmier

Pour les plus jeunes, ces métiers tendent à devenir des "métiers comme les autres", bien qu'ils les jugent trop mal payés. Avoir du temps pour des échanges de qualité avec les personnes ùgées et faire un métier reconnu pour sa valeur humaine pourraient les attirer vers ces professions.

Il existe des pistes de rĂ©flexion pour lutter contre la pĂ©nurie de vocations. L'une d'elle est de crĂ©er davantage de passerelles entre les mĂ©tiers du grand Ăąge, qui sont organisĂ©s en silos. Il faudrait, par exemple, reconnaĂźtre l’expĂ©rience des aides-soignants pour leur permettre de devenir plus rapidement infirmiers ou ouvrir la possibilitĂ© pour les animateurs en Ehpad de rejoindre des professions de santĂ©. Des passerelles qui n’existent pas aujourd’hui.

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