Cet article date de plus de cinq ans.

Les salariés préfèrent évoluer dans leur entreprise plutôt que d'en changer

La mobilité interne est appréciée par les salariés... mais moins par les employeurs, qui préfèrent recruter du sang neuf.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Deux hommes parlent ensemble sur leur lieu de travail. (MAXPPP)

Quand on veut changer de travail, faut-il évoluer dans son entreprise ou changer à tout prix d'employeur ? Sur ce point, salariés et employeurs s'opposent : les premiers veulent plutôt rester à l'intérieur leur entreprise et les seconds ont tendance à aller chercher des nouveaux profils à l'extérieur. Salariés et recruteurs ne s'entendent pas sur ce point.

D'après l'enquête de rémunération menée par le cabinet Hays, 60% des salariés privilégieraient plutôt la mobilité interne s'ils le pouvaient. Un changement de poste dans la continuité. Avec de nouveaux collègues, mais sans le stress, avec de nouvelles missions, mais dans le même environnement de travail, avec de nouveaux défis mais surtout sans cette fameuse période d'essai, très redoutée, qui rebute plus d'un candidat au changement. Plus d'un recrutement se fracasse au bout de huit mois, la période d'essai maximum en vigueur chez les cadres.

Certes, les candidats à la mobilité interne ont bien compris qu'ils ne pourraient pas bénéficier d'une hausse significative de leur salaire s'ils évoluaient au sein de la même boîte : ils sont près d'un sur deux a bien avoir conscience. Mais au final, cette façon de changer de métier a leur préférence.

5% des postes sont pourvus en interne

Les recruteurs, eux, tiennent un double langage. D'un côté ils sont 80%, un plébiscite, à considérer la mobilité interne comme un moyen de fidéliser les salariés. Mais dans les faits, il en va tout autrement. Les recrutements internes ne concernent qu'une toute petite proportion du total des recrutements. Pour les deux-tiers des entreprises interrogées par Hays, les postes pourvus en interne ne représentent que 5% du total.

Les employeurs préfèrent donc largement embaucher des personnes qui viennent de l'extérieur. Les nouvelles recrues sont applaudies par les recruteurs pour les nouvelles compétences qu'elles apportent. Les deux tiers des employeurs disent qu'elles vont apporter un regard neuf dont vont bénéficier toutes les équipes. Seul bémol, recruter à l'extérieur, c'est long et ça coûte cher.

Côté salarié, qu'est-ce qu'on pense de la mobilité externe ?  On apprécie le nouvel environnement de travail, les nouvelles compétences à mettre en œuvre et au passage le gain de salaire qui accompagne le mouvement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.