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Les grèves à la SNCF dynamisent les espaces de coworking, où de plus en plus de salariés viennent travailler

La grève a la SNCF continue et complique la vie de nombreux salariés. Sauf pour ceux qui vont choisir de travailler dans un espace de coworking. La demande pour ces nouveaux lieux de travail décolle.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un espace de coworking à Paris. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

La tendance a pris de l'ampleur depuis le début des grèves à la SNCF. Il y a un véritable mouvement vers cette nouvelle solution pour les salariés qui ne peuvent pas se déplacer : on leur propose d'aller travailler dans un espace de coworking. On parle aussi de "tiers lieux". Ni l'entreprise, ni le domicile, à mi-chemin.

La solution se popularise depuis environ trois ans, mais les grèves sont en train de lui donner un coup de fouet. Neo-nomade, une plateforme de réservation, a vu son nombre de locations progresser de 50% depuis les grèves. La start-up compte bien surfer sur la vague.

Tarifs réduits pendant les grèves, réponse plus rapide. Les entreprises qui avaient adopté cette solution pour quelques salariés l'étendent à d'autres. Et de nombreuses autres testent ce dispositif. Il y a même un code promo spécial grève !

Travailler en espace de coworking est une bonne alternative au travail à domicile. Certains se plaignent de l'isolement qu'il provoque. Et de la difficulté à tracer une frontière nette entre temps de travail et temps privé. Là, on se rend dans un lieu réservé au travail. Et on y rencontre d'autres salariés, d'autres entreprises, ou des indépendants. On mélange des gens aux compétences et aux métiers divers. Et puis ces espaces de coworking destinés aux salariés offrent des prestations haut de gamme. Ça rassure les entreprises.

Les salariés font donc leur entrée en masse dans les espaces de coworking, même s'iils ne sont encore que 6% des utilisateurs des bureaux partagés. Mais le mouvement est enclenché et Muriel Pénicaud veut le renforcer. La ministre du Travail va bientôt rencontrer les 100 plus grandes entreprises de la région parisienne pour leur parler de coworking et de télétravail. La région Ile-de-France, de son côté, a publié une carte des tiers-lieux dans la région. Il y en a 620.

Plusieurs poids lourds se sont lancés dans le marché du coworking "corporate". Des tiers lieux réservés aux entreprises. Le groupe Accor a pris des parts dans Mama Works, présent à Lyon, Bordeaux et Lille. Sodexo est entré au capital de Neo-nomade, cette plateforme de réservation d'espace pour les entreprises. Bouygues a ouvert un espace à La Défense. La Poste est au capital de Startway, qui a 17 "centres d'affaires collaboratifs" en France. La bataille du coworking est tout juste lancée. Et c'est peut-être le bureau fixe qui va perdre.

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