Les femmes ont presque deux fois moins de chances que les hommes d'être manager
À diplôme égal et compétences égales, les femmes ont presque deux fois moins de chances que les hommes d'accéder à un poste de manager. Une différence bien plus élevée dans le privé que dans le public. En cause, des préjugés encore tenaces.
Les hommes ont 1,75 fois plus de chances d'accéder à un emploi de cadre hiérarchique que les femmes. C'est la conclusion implacable d'un rapport du Cereq, le centre d'études et de recherches sur les qualifications, qui montre que l'égalité entre les sexes est loin d'être atteinte au travail.
Si les femmes représentent 55% des jeunes qui sortent de l'enseignement supérieur, sept ans après leur entrée dans le marché du travail, les femmes ne sont plus que 40% chez les managers.
Des différences de salaires
Moins de chefs parmi les femmes, il faut toutefois nuancer. C'est surtout vrai dans le secteur privé. Dans l'administration et la fonction publique hospitalière, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à accéder à des responsabilités.
Elles mettent aussi plus de temps à devenir manager. Il faut en moyenne quinze mois pour les hommes, et dix-sept pour les femmes. Les femmes managers sont aussi moins nombreuses à encadrer des équipes. Et quand elles le font, ces équipes sont moins nombreuses.
Mais il y a plus grave : alors que les salaires d'embauche sont quasi équivalents entre hommes et femmes, une fois la case manager atteinte, la différence se creuse. L'étude mesure un écart de 300 euros, qui vient du montant de la part variable et des primes.
Les femmes doivent en faire plus pour accéder à des fonctions de cadres
Toutes ces différences sont particulièrement criantes pour les femmes titulaires d'un master de lettres, de sciences humaines, de gestion et de droit. Seules celles qui ont décroché un doctorat en sciences peuvent rivaliser.
Autres facteurs qui peuvent gommer les inégalités : que les femmes aient eu une mention très bien au bac, une expérience à l'étranger et qu'elles disposent d'un réseau. Des facteurs qui restent sans importance pour les hommes, "comme si, notent les auteurs de l'étude, les employeurs avaient besoin de gages supplémentaires pour vaincre des présupposés sexistes."
Des préjugés bien tenaces
Et selon les auteurs de cette étude, ces préjugés ont la peau dure. Les employeurs supposent que les femmes vont être plus impliquées dans la sphère domestique que les hommes. Plus accaparées par les enfants en particulier. En clair, partir plus tôt et être moins disponibles pour les déplacements.
Mais il y a aussi une part du phénomène qui tient à l'ambition personnelle. Selon l'étude, pour un tiers des hommes leur poste actuel est un "tremplin pour accéder à des hautes responsabilités futures." Un raisonnement que n'adoptent qu'un quart des femmes, qui apparaissent clairement moins carriéristes.
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