Les créations d’entreprises artisanales volent de record en record

Peintre en bâtiment, coiffeur à domicile, réparateur de drones, les entrepreneurs dans l'artisanat sont de plus en plus nombreux, pour quitter le monde de l'entreprise ou faute de pouvoir y entrer.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'an dernier, deux tiers des nouvelles entreprises artisanales ont été lancées sous forme de microentreprises. (Illustration) (FUTURE PUBLISHING / GETTY IMAGES)

L'an dernier, plus de 250.000 nouvelles entreprises artisanales ont été créées. C'est 7% de plus qu'un an auparavant. La dynamique est constante. Le nombre d'entreprises artisanales a doublé depuis l'an 2000. Elles étaient 800.000 à l'époque. Elles sont désormais 1,6 million. 

Cette progression, on la doit surtout au statut de microentrepreneur. Sa création en 2009 a facilité les démarches. L'an dernier, par exemple, deux tiers des nouvelles entreprises artisanales ont été lancées sous forme de microentreprises. Mais les autres formes sociétaires progressent aussi. C'est la bonne nouvelle. 

Et puis cette dynamique s'est renforcée avec la crise du Covid. Depuis deux ans, l'engouement est particulièrement fort. 

Dans quels types d’activités ? 

80% des nouvelles entreprises créées l'an dernier sont dans le BTP – maçonnerie, plomberie, menuiserie – et, surtout, dans le secteur des services. Ce qui augmente toujours fortement, ce sont les soins de beauté. "Beaucoup de femmes se lancent à domicile, pour avoir des horaires moins contraignants et un meilleur équilibre vie pro/vie perso", explique Catherine Elie, la directrice de l'Institut supérieur des métiers. 

On note l'apparition d'un nouveau métier : réparateur de drones. 113 entreprises créées l'an dernier, en hausse de 88%. Dans l'alimentaire, c'est stable. La bière artisanale, qui a connu un vrai boom ces dernières années, est en décroissance. Ce qui augmente désormais, c'est la distillerie. 

L’attraction pour les métiers d’arts est forte

Bijouterie, photographie, travail du verre, coutellerie, tricot, céramique. Les nouvelles entreprises artisanales dans ces métiers connaissent une progression à deux chiffres. La crise sanitaire est l'origine d'un grand nombre de vocations. C'est le retour en grâce des métiers du geste, qui va de pair avec le rejet des "bullshit job" décrit par l'anthropologue américain David Graeber, que l'on traduit souvent par "métiers à la con".

Dans ces métiers du geste, on trouve beaucoup de salariés en reconversion, en statut de micro entreprise. Et l'artisanat en profite. Exemple frappant parmi d’autres : en 2017, l’Insee recensait 338 nouvelles entreprises de fabrication d’articles de céramique. En 2019, c’était 585. Et l’an dernier, 950 selon des chiffres que nous a fourni l’Institut supérieur des métiers. 

Autre effet positif, l'aspect géographique 

Avant la crise sanitaire, la plupart des nouvelles entreprises artisanales voyaient le jour dans les grandes villes. Ce n'est plus le cas. Une installation sur trois est désormais en zone rurale contre une sur sept dans l'agglomération parisienne. 

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