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Les chasseurs de tête mettent deux fois plus de temps à boucler un recrutement qu'il y a dix ans

Les chasseurs de tête sont impliqués dans un quart des recrutements de cadres. Quelles sont leurs méthodes ? Une étude très complète détaille leurs pratiques. Parmi les résultats, des délais de recrutement qui ne cessent de s'allonger.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les chasseurs de tête ont désormais environ quatre mois pour boucler un recrutement. (ERIC AUDRAS / MAXPPP)

C'est un monde méconnu et souvent fantasmé. Pour la quatrième fois en dix ans, une étude produite par Oasys Consultant donne une image très précise du milieu des chasseurs de tête, impliqués dans un quart des recrutements de cadre. Pour les besoins de cette enquête, 130 cabinets de chasseurs de tête ont été interrogés longuement.

L'une des tendances les plus marquantes de ces dix dernières années, c'est le rallongement des missions. Avant la crise de 2008, il fallait deux mois pour boucler un recrutement. Ce délai a été multiplié par deux. "C'est particulièrement pénible pour les gens qui cherchent un job, explique Eric Beaudouin, directeur général d'Oasys Consultant. Aujourd'hui, il se passe pratiquement quatre mois, c'est très long à vivre. Cela s'explique par la frilosité des entreprises à recruter, le process de cooptation qui fait qu'on rencontre plusieurs personnes dans l'entreprise, le côté compliqué des organisations matricielles ou internationales, mais aussi l'incertitude de recruter ou de faire de la promotion interne". 

Les recruteurs cherchent des "clones"

Une bonne nouvelle, malgré tout, dans cette étude : les chômeurs retrouvent grâce aux yeux des recruteurs. Les clients des chasseurs de tête ont assoupli leurs critères. Aujourd'hui, le fait qu'un candidat soit en poste ou au chômage ne fait pas la différence, c'est ce qu'affirme près d'un chasseur de tête sur deux. Attention quand même, le chômage commence à devenir pénalisant quand il dépasse un an. La crise, et surtout la pénurie de candidats à certains postes, a banalisé la case chômage.

Une autre tendance lourde se dégage : les entreprises recherchent des clones, c'est-à-dire des candidats qui ressemblent trait pour trait à celui qu'ils remplacent, avec la même formation et la même expérience. C'est un phénomène ancien mais qui se renforce. Selon l'étude, deux chasseurs sur trois présentent régulièrement des "outsiders", des profils atypiques, à leurs clients, mais ils se font retoquer.

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