Les cadres de la fonction publique amers sur leur situation
La CFDT et Kantar ont sondé le moral des cadres : bon en général, sauf pour ceux de la fonction publique.
La CFDT a voulu savoir comment se portaient les cadres. Résultat : cela ne va pas fort dans le public, mieux dans le privé, mais avec toujours des difficultés à faire passer les décisions de la direction auprès de leurs troupes.
Si on s'arrête à la première image, tout va bien. 82% des cadres sont satisfaits de leur emploi ou de leur administration : qui dit mieux ? Mais si on s'approche un peu de la photo, il y a des zones d'ombre. Chez les cadres de la fonction publique, en particulier. Alors qu'une très large majorité des cadres en général, interrogés par Kantar, dit qu'elle a les moyens de s'adapter aux changements, les agents de l'Etat ne sont pas d'accord. On en trouve 41% pour estimer qu'ils ne peuvent pas s'adapter à ces changements. Ils sont d'ailleurs bien plus nombreux que les cadres du privé à juger que les changements sont bien gérés ou bien anticipés par leur administration. En cela, ils s'inscrivent en nette opposition par rapport aux cadres du privé.
Les cadres du public sont amers
Sans compter que les cadres du public se sentent majoritairement "pas associés" aux décisions stratégiques de leur administration, pour 54% d'entre eux, tandis que la moyenne des cadres en France se sent associée aux grandes décisions à 59%.
Enfin, quand on leur demande si, par rapport à ce qu'ils investissent dans leur travail, en temps, en compétence, et ce qu'ils reçoivent en retour, notamment en rémunération ou en progression de carrière, ils sont plutôt gagnants ou perdants, les cadres du public se montrent amers. Un agent de l'État sur deux s'estime plutôt perdant. C'est beaucoup plus, vingt points de plus, que la moyenne des cadres en général, public et privé confondus.
L'autre tendance qui ressort, c'est la difficulté des cadres en général à faire accepter les décisions "venues d'en haut", à leurs équipes, à expliquer les décisions de la direction à ses collaborateurs. C'est cela qui arrive en numéro un quand on demande aux managers de parler de leurs difficultés dans le boulot. Il y a aussi motiver ses troupes, gérer certains personnalités difficiles. Les cadres se plaignent aussi, pour un tiers d'entre eux, de ne pas avoir assez de marge de manoeuvre pour décider des évolutions des personnes qu'ils encadrent. Entendez par là notamment distribuer des augmentations. Les enveloppes sont trop contraintes, on ne peut pas motiver qui on veut. Il y a aussi une nouvelle tendance qui se dégage, puisque ce n'est pas la première année que Kantar et la CFDT font cette enquête, c'est le besoin de déconnecter. 67% des cadres interrogés veulent bénéficier d'une vraie déconnexion. Un droit inscrit dans la loi, mais qui a visiblement des progrès à faire.
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