Le trop plein d'informations, un nouveau risque au travail
Les écrans ont envahi notre vie professionnelle et avec eux un flot d'informations qui nous rendraient moins disponibles pour nos collègues.
Il y a surcharge d'information. Entre les écrans de nos ordinateurs de bureau, ceux de nos tablettes et de nos smartphones, n'en jetez plus, la coupe est pleine. Près de quatre salariés sur dix estiment recevoir trop d'informations par le biais de leurs outils de travail, selon un sondage commandé à Opinionway par le cabinet Eleas, un spécialiste des risques dits psycho-sociaux, notamment le stress au travail.
Il faut dire qu'ils en font une utilisation intensive : deux sur cinq les utilisent plus de six heures par jour. Autrement dit 40% des salariés français vivent rivés à leurs écrans. Et pour les trois-quarts d'entre nous, c'est au moins trois heures par jour.
Résultat, beaucoup se sentent débordés par ce flot d'informations. Ils estiment ne pas avoir assez de temps pour tout traiter.
Le cabinet Eleas en fait un nouveau facteur de risque psycho-social, au même titre que le harcèlement ou les conflits. Les entreprises n'y voient qu'un changement dans les outils de travail. Les experts, eux, mettent en garde. Le directeur d'Eleas, Eric Goata, cité par Actuel RH, un site spécialisé dans les ressources humaines, estime que cette surcharge d'information peut aller jusqu'à dégrader le lien social dans les équipes : "La pression temporelle et le sentiment d'urgence rendent les personnes moins disponibles, explique-t-il. Et du coup, elles font moins appel à leurs collègues. Elles sont aussi moins disponibles quand elles sont sollicités. La surcharge d'information peut aussi, prévient-il, "diminuer l'intérêt que le salarié porte à son travail".
Une fatigue qui a une explication
Vous vous demandez peut-être pourquoi vous êtes fatigué après une journée de travail, simplement assis face à un écran. Eric Goata a la réponse. Selon lui, en lisant une note sur un écran, notre cerveau utilise encore plus d'énergie que quand on lit sur papier, car il mobilise davantage l'acuité visuelle et la mémorisation.
Et cette sollicitation, elle continue après la journée de travail. C'est le propre des écrans, ils nous suivent partout. Cette étude affirme que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de se reconnecter le soir, parce qu'elles partent souvent du travail plus tôt. Les jeunes sont également touchés par le sentiment de submersion. Ils veulent s'intégrer dans le monde du travail, dans l'entreprise, faire comme leurs ainés, et ils auraient aussi moins la possibilité de déléguer. Le cabinet Eleas appelle les entreprises à être plus vigilantes sur ce nouveau risque et note que, surchargé d'information, le salarié voit sa capacité d'analyse diminuer.
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