Le "plafond de verre" toujours aussi solide en France
Dans une entreprise sur deux, il y a moins de deux femmes parmi les hauts dirigeants. L'accès des femmes aux postes à responsabilité est l'un principaux des points noirs.
Le "plafond de verre" est toujours aussi solide en France. C'est ce qui ressort de l'analyse des données fournies par 732 entreprises de plus de 1 000 salariés, recueillies par le ministère du Travail. L'accès des femmes aux postes à responsabilités est l'un principaux des points noirs.
Pourtant, la semaine avait plutôt bien commencé. On apprenait que la Banque mondiale venait de classer la France parmi les meilleurs élèves du monde avec une note de 100/100 en matière de droits reconnus aux femmes par rapport aux hommes. Alors que la moyenne mondiale n'est que de 74. Mais voilà, entre la théorie et la pratique, en particulier dans l'entreprise, il y a un pas. C'est ce que vient de rappeler Murielle Pénicaud après avoir épluché plus de 700 dossiers provenant des entreprises qui ont bien voulu publier leur index d'égalité salariale, désormais obligatoire. Ça n'irait pas si mal, globalement, si ce n'était de ce fichu plafond de verre. Parce que, pour ce qui est de la présence des femmes dans les dix plus hauts postes de l'entreprise, la note moyenne n'est qu'un pitoyable 3/10. Une entreprise sur deux obtient même un zéro pointé dans cette matière : dans une entreprise sur deux, il y a moins de deux femmes parmi les hauts dirigeants.
On touche au fameux "plafond de verre"
Une notion qui date des années 70. Un obstacle inexplicable. Et pourtant les femmes sont tout aussi bien formées que les hommes et surtout elles ont les mêmes compétences. Deux doctorantes de l'université américaine de Buffalo ont montré que le leadership n'avait pas de genre. Que des mêmes équipes, placées sous la responsabilité, à compétences égales, d'une femme ou d'un homme produisaient les mêmes résultats. Mieux, le cabinet Mac Kinsey a établi que les entreprises dont le comité exécutif était paritaire affichaient des revenus supérieurs de 55% en moyenne aux comex "macho".
Les femmes s'autocensurent
Dimanche dernier, une cinquantaine de dirigeantes et de dirigeants d'entreprise ont justement appelé à accélérer le mouvement. Ils disent qu'ils ne faut pas se contenter des 18% de femmes dans les comités exécutifs. Mais ils soulèvent un problème. Ils disent que les femmes s'autocensurent. "La femme la plus difficile à nommer, disent-ils, c'est celle qui n'est pas en compétition pour le poste..."
C'est sûrement vrai, mais cela ne peut pas faire oublier les clichés, l'entre-soi et le machisme qui font de la résistance. Les femmes n'ont pas, en plus, à se sentir coupables de se le prendre sur la tête, ce fameux "plafond de verre".
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