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Le forfait mobilités durables boudé par les grandes entreprises

Le forfait mobilités durables permet aux salariés qui choisissent d’autres moyens de déplacement que la voiture individuelle de se voir rembourser jusqu’à 600 euros par an. Problème : ce dispositif n’est pas obligatoire et trop peu d’entreprises l’ont adopté.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une cycliste dans une rue en travaux, à Paris, en juillet 2019. (THOMAS SAMSON / AFP)

Les grandes entreprises ne se sont pas emparées du forfait mobilités durables. C’est ce qui ressort du travail d’enquête qu’a mené le député non inscrit du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin. Il a interrogé les 43 plus grandes entreprises françaises – tout le CAC40 et trois autres qui viennent de le quitter – pour savoir si elles avaient adopté ce forfait mobilités durables. Un dispositif qui a tout pour séduire ceux qui font l’effort de délaisser la voiture individuelle pour venir au boulot. Il permet de se voir verser jusqu’à 600 euros par an si on est adepte du vélo ou d’autres modes de transports "doux", comme la trottinette, mais aussi les services de mobilité partagée ou le covoiturage.

Les entreprises ne sont pas obligées d'adopter ce système et trop peu le font. Seules 39% des grandes entreprises interrogées par le député ont mis en place le forfait mobilité durable. 19% songent à le faire, tandis que les autres, soit 42%, ne sont tout simplement pas intéressées.

Un forfait tronqué ou réinterprété

Des chiffres que Matthieu Orphelin juge insuffisants, d’autant qu’il a constaté des applications bien diverses de ce forfait, avec ce qu’il appelle des applications "au rabais". Dans certaines entreprises comme Hermès ou Safran, le forfait mobilités durables est limité aux seuls cyclistes, alors qu’il a vocation à s’appliquer plus largement. Dans d’autres, comme chez Air Liquide, les indemnités sont limitées. 100 euros seulement, non cumulables avec le remboursement d’un abonnement aux transports publics, ce qui n’est pas dans l’esprit de la loi.

Heureusement d’autres font mieux. Le peloton de tête est occupé par Accor, Orange, Axa et L’Oréal. Chez Accor, par exemple, un forfait unique de 451 euros est proposé aux salariés venant à vélo, en covoiturage, en trottinette ou via un service de mobilité partagée. L’entreprise propose aussi un vélo de fonction à tous ses salariés en CDI. Orange, de son côté, participe, en plus, à l’acquisition d’un vélo.

Matthieu Orphelin voudrait que ce forfait devienne obligatoire. D’abord pour les entreprises de plus de 1 000 salariés, puis pour celles de plus de 250, et ainsi de suite jusqu’à toutes celles de plus de onze personnes. Selon une étude réalisée pour la Fédération des usagers de la bicyclette, les trois quarts des Français y seraient favorables.

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