Le chômage, une "course de fond"
C'est une enquête exceptionnelle qui parait aujourd'hui. 127 entretiens menés avec des chômeurs pour comprendre à quoi ressemble leur quotidien. Une enquête menée par un directeur de recherche au CNRS et lancée par l'association Solidarités nouvelles face au chômage, qui fait référence depuis trente ans pour l'accompagnement bénévole qu'elle procure aux chômeurs.
L'un des principaux enseignements de cette étude, c'est que le chômage est avant une course contre de fond. Selon le sociologue Didier Demazière, qui a mené ces entretiens, être au chômage, c'est d'abord tenir dans le temps, résister sur la durée. Pour ne pas être trop diminué. Car le chômage est décrit par toutes les personnes interrogées comme une épreuve usante, qui génère du doute et ronge la confiance en soi. Avec ses inévitables périodes de découragement.
"prendre baffe sur baffe, ça laisse des traces"
Candidatures sans réponse, demande de formation non satisfaites, mises en concurrence sur les salons d'emploi, entretiens ratés : "prendre baffe sur baffe, ça laisse des traces", raconte l'un de ces chômeurs. D'autant que, d'après le sociologue, la recherche d'emploi est un univers flou, où la "répétition des échecs ne permet pas d'accumuler des repères utiles". On tatonne en tâchant de comprendre les recettes du succès.
Plus déconcertant, les chômeurs interrogés affirment que le retour à l'emploi n'est pas le résultat prévisible d'une démarche organisée. Il n'y aurait pas "le bon chômeur" qui s'y prendrait bien, mais des coups de chance mystérieux qui permettrait de s'en sortir.
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